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Jean Wemaëre président de la fédération de la formation professionnelle

La semaine | L’interview | publié le : 31.05.2016 | Laurent Gérard

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Jean Wemaëre président de la fédération de la formation professionnelle

Crédit photo Laurent Gérard

« Il faut casser les idées reçues sur la formation professionnelle »

La Fédération de la formation professionnelle publie une nouvelle version de son mémorandum “Comprendre (enfin !) la formation professionnelle”*. Pourquoi ?

Pour casser deux idées reçues qui restent très présentes. La première concerne le fameux chiffre de 32 milliards d’euros de dépenses fréquemment évoqué. Ils ne sont qu’un agrégat statistique qui regroupe l’ensemble des dépenses par l’ensemble des financeurs : entreprises, État et collectivités publiques, particuliers. Or 50 % de ces dépenses sont en fait les rémunérations des personnes formées. Ce ne sont pas 32 milliards d’euros de coûts pédagogiques. Le marché de la formation des entreprises est en réalité d’environ 5 milliards d’euros.

Quelle est la seconde idée reçue ?

Celle sur le marché de la formation. C’est un secteur très concentré, derrière l’affichage du chiffre de 60 000 prestataires autorisés à réaliser des formations. Les principaux acteurs sont au nombre de 3 000 et réalisent chacun un chiffre d’affaires supérieur à 750 000 euros, soit un total de 70 % du chiffre d’affaires global du marché de la formation. La branche compte 4 250 structures et rassemble les entreprises privées ayant comme activité principale la formation professionnelle et employant au moins deux salariés.

Au final, 97 % des organismes de formation relèvent du secteur privé et accueillent 85 % des stagiaires. Les organismes publics et parapublics – 3 % des prestataires – représentent 21 % du chiffre d’affaires du secteur et 14 % des stagiaires accueillis. C’est également un marché très concurrentiel, qui se caractérise par une forte tension sur les prix : les marges ont baissé de 50 % entre 2008 et 2012 !

Pourquoi publier ce document ?

Parce que les enjeux importants sont sous-estimés et relégués aux initiés. La formation est une cause nationale pour l’employabilité et la compétitivité.

En France, 36 % de la population active bénéficie chaque année d’une action de formation : c’est 56 % au Royaume-Uni, 53 % en Allemagne et 51 % en moyenne dans l’OCDE. En 2020, selon McKinsey Global Institute, sans action volontariste, 2,3 millions d’actifs non qualifiés se trouveront sans emploi, tandis que 2,2 millions d’emplois exigeant au minimum un niveau bac ne seront pas pourvus.

* www.ffp.org

Auteur

  • Laurent Gérard