c’est possible. Mais cela suppose de s’organiser autrement, en appliquant notamment les principes mis en évidence par les neurosciences.

Le monde va tellement vite que la donne change presque toutes les semaines. Le regard que l’on porte sur ses priorités est donc à mettre à jour souvent. Ceux qui ne maîtrisent pas ce raisonnement essentiel de gestion du temps risquent de se faire ballotter par les priorités des autres : car c’est souvent celui qui est le plus clair qui gagne !

Formuler le résultat que l’on veut atteindre avant de se lancer dans l’action est un gage d’efficacité. Et, si l’on veut pousser le bouchon encore plus loin, on peut se donner un temps pour accomplir la tâche en question. Le cerveau apprécie qu’on lui indique une direction claire. Il peut alors déployer toute son intelligence. Stephen Covey, le grand expert de l’efficacité personnelle, a largement popularisé ce principe.

Évitons les grands tunnels sans lever le nez de son écran. Le cerveau a besoin de s’oxygéner, pas de fonctionner comme un forçat. En réunion, prévoir un break de 15 minutes toutes les 90 minutes est une bonne pratique. Sur une tâche où l’on est seul, travailler par tranches de 25 minutes entrecoupées de 5 minutes de détente marche très bien (technique Pomodoro). Savoir qu’il y a une récompense au bout d’un temps donné aide sans doute le cerveau à se concentrer sans remettre l’effort à plus tard !

On rédige ses e-mails en réunion, on répond à un SMS au milieu d’une discussion, on continue son tableau Excel tout en téléphonant, etc. Pourtant, les neurosciences le prouvent aujourd’hui : en faisant plusieurs choses à la fois, on est tout simplement moins efficace. De plus, on taxe les autres en plombant la dynamique collective, alors qu’on croit sincèrement ne gêner personne. Le “multitâches” est notre plus grand leurre sur l’efficacité. Difficile à admettre. Et pourtant, certaines équipes commencent à pratiquer les réunions sans ordinateur… Avec une productivité incontestée.

Prendre quelques feutres, se réunir à plusieurs et exprimer ses idées ou celles de l’équipe sur de grands panneaux muraux est la norme dans la Silicon Valley. Effectivement, utiliser des visuels est d’une puissance incroyable pour véhiculer des idées, les partager et les approfondir. Ces bonnes pratiques dopent l’efficacité.

La qualité des relations que l’on entretient avec son entourage détermine la “bonne santé émotionnelle” de chacun. Climats politiques, non-dits, jeux de pouvoir ? Fatigue assurée ! Nos entreprises devenant de plus en plus collaboratives, nos façons de travailler doivent s’adapter. En premier lieu, chacun doit faire le nécessaire pour préserver autour de lui une bonne écologie relationnelle.

On sait que le sommeil permet de recharger ses batteries, mais on lui découvre beaucoup d’autres vertus : par exemple l’élimination des toxines accumulées par l’organisme et le cerveau au cours de la journée. L’inspiration et la créativité aussi se renouvellent pendant la nuit. Si l’on veut garder l’esprit clair, préservons notre temps de sommeil ! C’est notre investissement efficacité, en quelque sorte.