Tout ne va pas si mal dans le petit monde de la formation professionnelle. Déjà, en mars dernier, le rapport des députés Gille-Cherpion dressait un bilan assez positif, deux ans après la loi de réforme. Bien qu’ils aient reconnu qu’il était encore un peu tôt pour « mesurer l’efficience des dispositifs créés ou rénovés » : la prudence était de mise ! D’autant qu’ils n’abordaient pas la question de l’impact de la fin de l’obligation légale de financement du plan de formation, le fameux 0,9 %, reconnaissant cependant « une possible baisse des investissements » des entreprises. En revanche, les députés promettaient un bel avenir au CPF, qui avait pourtant mal démarré en 2015, les salariés butant sur la complexité des modalités de ce nouvel outil. Aujourd’hui, selon le baromètre Cegos, le CPF commence à se déployer, malgré de sérieuses critiques concernant les difficultés à identifier les formations éligibles sur des listes contraintes. Pour les responsables de formation, l’intérêt de ce dispositif réside dans son articulation avec le plan de formation de l’entreprise. Mais il est difficile d’évaluer à ce jour combien d’entre elles sont prêtes à soutenir ou à abonder ce compte. Quant à savoir si le niveau d’investissement global en formation se stabilise ou diminue… il faudra sans doute attendre 2017. Reste que nombre d’experts sont toujours sceptiques sur les bienfaits de cette réforme, dont ils estiment la mise en œuvre à marche forcée périlleuse pour l’avenir de la formation.