Les travailleurs contre la guerre sociale
LA MONDIALISATION a mis en avant les conditions économiques de production et de concurrence des entreprises sur la scène internationale. Le néolibéralisme a largement fait entendre qu’il fallait être compétitifs et, pour cela, contenir, voire réduire le coût du travail et l’ensemble des droits sociaux qui, selon la nouvelle doxa, pénalisent la flexibilité et la réactivité des entreprises modernes. Mais à quoi sert un emploi s’il n’est pas possible d’en vivre ? L’objectif de nos pays développés est de ne pas se laisser déborder par les puissances émergentes. Quitte à remettre en cause le droit du travail dans les pays européens où il était en pointe.
Pour l’auteur, ex-secrétaire général de la CGT de 1999 à 2013, aujourd’hui membre du conseil d’administration de l’OIT, la société “marche sur la tête”. Si l’extrême pauvreté recule, la condition sociale des travailleurs recule également et les inégalités se creusent. Il conviendrait, au contraire, de se servir des droits sociaux élaborés dans nos pays comme d’un modèle pour permettre aux salariés du monde entier d’acquérir les droits qui leur manquent. Selon l’auteur, seule une mobilisation mondiale est susceptible de contrer les effets délétères de la guerre économique dans laquelle les bataillons de travailleurs sont engagés à leurs dépens.