« Nous allons étudier comment maximiser l’impact des actions santé des entreprises »
Je travaille depuis plusieurs années sur les liens qui unissent la santé et le bien-être au travail avec la performance. Or la France n’est pas leader sur ces questions. Il faut produire des connaissances, notamment sur les rendements économiques des actions conduites par les entreprises en la matière. Connaissant l’impact des pratiques managériales, une école de gestion est tout à fait crédible pour le faire. C’est pourquoi j’ai proposé un projet de recherche ambitieux à Apicil.
Les objectifs de ce projet sont liés les uns aux autres : quantifier l’impact du capital santé sur la performance individuelle et collective, analyser celui des initiatives et pratiques managériales visant à renforcer la santé et la sécurité au travail, et étudier les conditions permettant de maximiser cet impact.
Nous allons mener, à partir de janvier 2017, une grande étude longitudinale sur des sites d’une centaine d’entreprises. Pour la première fois, il s’agira de conduire, comme dans une étude clinique, une analyse comparative de différentes pratiques – prévention du stress au travail, incitation à la pratique sportive… Nous choisirons des indicateurs de performance individuelle au plus près de l’activité – marge opérationnelle, par exemple. Pour la dimension collective, nous disposons d’échelles validées au plan international, qui portent sur l’engagement au travail et le lien avec la dimension organisationnelle. Le suivi sur trois ans, qui n’a jamais été réalisé, doit permettre de constater des effets non immédiats des actions conduites par les entreprises ou encore de vérifier s’ils sont durables.
Oui, nous lancerons un appel en septembre. Tous les secteurs et toutes les tailles d’entreprises sont concernés, partout en France. Nous définirons ensuite des indicateurs adaptés à ces participants – aux secteurs les plus représentés, par exemple. Chaque année, nous fournirons à chacun un rapport détaillé analysant ses actions et comparant les impacts de celles-ci avec d’autres. Des ateliers d’échanges de bonnes pratiques leur seront aussi proposés avec Apicil. Ce pourra être, pour eux, l’occasion de communiquer et d’avancer sur ces sujets.