L’OFFRE ET LA DEMANDE D’EMPLOI ne coïncident pas forcément, de sorte qu’un fort taux de chômage ne facilite pas le recrutement et qu’Internet n’a que peu contribué à favoriser la mise en relation des employeurs et des candidats à l’emploi. Chaque mode de recrutement génère sa propre forme d’exclusion (candidats atypiques ou absence de capital social par exemple). Tout se passe comme si les recruteurs n’avaient pas encore trouvé la manière d’évaluer vraiment les candidats à l’emploi. Ces incertitudes sur les compétences sont embarrassantes pour les entreprises et mettent en difficulté les candidats, qui connaissent mal les règles du jeu du recrutement. Ils sont parfois soumis à des processus d’accession à l’emploi d’une pesanteur déraisonnable et décourageante. L’auteure, directrice de recherche au Centre de sociologie des organisations, s’interroge sur les raisons de cette mauvaise correspondance entre l’offre et la demande d’emploi en analysant ce qui a trait à la communication et ce qui relève d’aspects plus essentiels. En effet, si la mise en relation peut être difficile du fait qu’entre offre et demande, la communication ne se fait pas toujours de manière adaptée, plus radicalement, elle peut l’être parce qu’un flou entoure la notion de compétences et brouille la donne entre la valeur d’un candidat et des critères purement sociaux et discriminatoires.