La direction de Vinci a annoncé lors de l’AG de ses actionnaires le 19 avril qu’elle travaillait à un « guide sur les standards » internes en matière de droits de l’homme et qu’elle avait fait réaliser une étude d’impact, confiée à BSR – réseau international d’entreprises dédié au développement durable – pour « s’assurer de l’effectivité des mesures mises en place par QDVC », sa filiale qatarie, qui emploie 2 000 ouvriers, principalement indiens, népalais et sri-lankais.
Cette déclaration correspond à un changement de stratégie du groupe à la suite de la plainte que l’ONG Sherpa a déposée en mars 2015 contre Vinci et QDVC pour « travail forcé » et « réduction en servitude » au préjudice de migrants sur des chantiers liés à l’organisation du Mondial de football prévu en 2022 au Qatar.
Vinci a perdu les deux premières manches de la bataille judiciaire : poursuivant Sherpa pour atteinte à la présomption d’innocence, le groupe s’est vu répondre par le TGI de Paris que la procédure ne relevait pas du juge des référés. L’entreprise a alors engagé une procédure au fond, à quoi le TGI a répondu mi-avril que cette action était irrecevable. Vinci a depuis initié des poursuites en diffamation contre Sherpa devant le tribunal correctionnel de Paris. Le procès est prévu fin juin.