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Magali Remondini directrice conseil assurance chez Deloitte

La semaine | L’interview | publié le : 19.04.2016 | Hélène Truffaut

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Magali Remondini directrice conseil assurance chez Deloitte

Crédit photo Hélène Truffaut

« 60 % des Français sont favorables à une épargne retraite obligatoire »

Vous avez dévoilé les résultats de votre 5e baromètre* sur les Français et la préparation de la retraite. Quel en est le principal enseignement ?

C’est le rôle central de l’épargne dans cette problématique : 57 % des actifs déclarent épargner pour financer leur retraite et ce taux est en constante augmentation : il était de 52 % en 2013. Le mouvement est surtout porté par les moins de 45 ans et les plus de 55 ans. La préparation de la retraite, qui, pour un actif sur deux, signifie s’assurer un niveau de vie suffisant, est d’ailleurs citée comme le premier motif d’épargne (par 52 % des actifs), devant la volonté de se constituer un patrimoine (42 %) et d’effectuer un achat immobilier (33 %). De fait, 71 % des Français interrogés pensent que le système de retraite actuel reposant sur la solidarité intergénérationnelle n’a pas d’avenir, même si ce sentiment est beaucoup plus marqué chez les actifs que chez les retraités.

Quelles solutions les sondés envisagent-ils ?

Si une prochaine réforme devait être engagée par le gouvernement, 60 % des Français – 55 % des actifs et 72 % des retraités – seraient d’accord pour rendre obligatoire l’adhésion et la participation à une épargne retraite, dans le cadre d’un contrat mis en place par l’employeur et/ou à titre individuel. C’est la mesure qui recueille le plus fort taux d’adhésion. Chez les seuls actifs, l’augmentation des cotisations ne recueille que 32 % d’avis favorables. Ils préfèrent donc miser sur une solution où chacun cotise pour soi. Tout laisse à penser qu’ils se préparent à un 3e pilier de retraite par capitalisation.

Quelle image les Français ont-ils de l’employeur en tant qu’acteur retraite ?

Sur le thème de la retraite et de sa préparation, la confiance diminue à l’égard des caisses de retraite qui, citées par plus d’un quart des actifs, figurent encore dans le haut du classement. L’employeur est loin derrière avec 9 % des suffrages, devant tout de même l’État et les syndicats. Mais les retraités concèdent rétrospectivement à l’entreprise un rôle plus important que leurs cadets. Ainsi, c’est la dernière source d’information envisagée ou avérée des actifs (39 %), mais elle se place en 2e position chez les retraités (55 %). L’information de l’employeur est également considérée comme un facteur déclenchant de la préparation à la retraite pour 37 % des retraités, mais pour seulement 21 % des actifs.

* Enquête menée par Harris Interactive du 8 au 19 février auprès de 4 000 répondants de 25 ans et plus, dont 31 % de retraités.

Auteur

  • Hélène Truffaut