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Le manager empathique est né !

La chronique | publié le : 19.04.2016 | P. R.

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Le manager empathique est né !

Crédit photo P. R.

Philippe Détrie la maison du management

À quoi ressemblera un manager à l’orée des années 2030 ?

Efforçons-nous d’en dessiner un portrait à la lumière des réflexions de 72 personnalités du monde des affaires sur les évolutions majeures de la société qui impacteront le management des organisations et des hommes*

Les organisations s’assouplissent.

– Le travail, après avoir connu l’ère manuelle puis intellectuelle, passe à l’ère relationnelle. Adieu les gros bras et les fins cerveaux, vive l’agilité numérique et l’intelligence du cœur.

– Les entreprises connaissent, après l’état solide, l’état liquide ; certaines même se prennent pour des bulles et explosent à l’état gazeux.

Les banques et autres “zinzins” ont implosé, étranglés par leurs process. Il n’existe plus que deux types d’organisations : celles qui se transforment à une vitesse ubersonique et les mortes.

– La règle du quatre-quarts prévaut partout dans le monde : 25 % du gâteau à la communauté via l’impôt sur les sociétés (IS), 25 % aux actionnaires, 25 % aux créateurs de valeur ajoutée, 25 % en réserve pour investir. Le consentement fiscal est devenu européen et sont interdites toutes les publicités vantant une quelconque défiscalisation. On réfléchit à un IS progressif comme l’IRPP pour financer la lutte contre la précarité et la maladie.

– La transparence apportée par les réseaux sociaux oblige à l’exemplarité, le terme “patron” signifiant modèle n’est plus utilisé qu’en haute couture ! Un manager qui n’est pas cru est cuit !

Le travail s’appelle maintenant engagement.

– Chacun travaille, non pas comme il veut, mais où il veut et quand il veut. Les engagements sont multiples, aussi bien dans leur forme que dans leur nombre. Les termes subordination, masse salariale brute, hiérarchie… font éclater de rire les jeunes qui travaillent à la mission.

– Le dimanche est un jour comme les autres, puisque les salariés travaillent quand ils veulent et que les consommateurs commandent quand ils veulent.

– Sont valorisés savoir et savoir-faire, mais aussi savoir-être et vouloir faire. Autrement dit, Einstein est battu puisque E = MC3 : Efficacité = Motivation x Comportement x Compétence x Connaissance

– Le poste qui monte est le Chief Emotional Officer.

– On se moque du diplôme, de l’âge et de l’ancienneté, on recherche les qualités humaines et l’enthousiasme. On offre des aventures, les mots carrière et grève reviennent à leur première origine : l’âge de pierre !

– Pour être manager, il est nécessaire d’avoir animé une équipe de bénévoles pendant au moins trois ans pour savoir donner du sens et de l’envie.

– Les entreprises rémunèrent toujours le résultat, mais attribuent désormais la moitié du bonus sur la façon dont ce résultat a été obtenu en questionnant l’ensemble des interlocuteurs du manager.

– C’est la culture de l’itération : on essaie, on teste, on bricole, on prend des risques, on aime les erreurs car elles font progresser rapidement. On ne perd plus : soit on gagne, soit on apprend.

Vous, managers, serez empathiques.

L’agilité, vertu du début de siècle, se double de la sécurité émotionnelle. Ce qui fait le succès d’une équipe n’est pas seulement la capacité de gestion ou de leadership du manager, mais son aptitude à créer de l’empathie. L’empathie qui désarme, qui rapproche, qui accorde. Et surtout qui crée de la confiance et de l’authenticité.

Ni supérieur, ni à côté, le manager est aux côtés, à égalité de statut. Il écoute, intègre, et aide chaque collaborateur à donner le meilleur de soi-même maintenant et pour son avenir.

* Soixante-douze regards sur le management en 2030, ouvrage édité par la Maison du Management en préparation d’une convention thématique tenue jeudi 12 avril. Cette chronique s’inspire des pistes tracées par les intervenants lors de cette convention.

Auteur

  • P. R.