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Sur le terrain

Retour sur… La GPEC territoriale mise en place par le Syndicat mixte du Pays de Vierzon.

Sur le terrain | publié le : 05.04.2016 | Éric Delon

Depuis le lancement en 2011 de la démarche de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences territoriale (GPECT), une soixantaine d’entreprises du pays de Vierzon (Cher) – unipersonnelles, TPE, PME, groupes – ont été associées à au moins une des actions proposées dans ce cadre.

En septembre 2010, face à une situation économique difficile depuis le début des années 2000, due au déclin d’un secteur industriel prédominant dans son bassin d’emploi, le syndicat mixte du Pays de Vierzon (Cher, 25 communes, trois communautés de communes, 46 800 habitants) décide de lancer une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences territoriale (GPECT) financée par la région, le Fonds social européen (FSE) et le syndicat mixte pour l’animation d’un réseau ; ainsi que par les Opca et par les branches pour les aspects formation. « Le taux de chômage s’établissait à 13 % : il fallait réagir », explique Frédéric Dupin, vice-président du Pays de Vierzon.

Une dynamique vertueuse

Fin 2010, les élus du syndicat mixte mettent sur pied un comité de pilotage qui rassemblera, deux fois par an, les (nombreux) partenaires de cette GPECT*. Cinq ans plus tard, les acteurs du dispositif – baptisé Adaptation des ressources humaines aux évolutions de l’emploi – ne crient pas victoire, mais affirment qu’une dynamique territoriale vertueuse s’est enclenchée. « Ce dispositif a été conçu pour répondre aux difficultés de l’action publique territoriale, souvent segmentée et à court terme, rappelle Frédéric Dupin. Il permet une meilleure coordination et territorialisation des dispositifs. »

Découverte des métiers par les scolaires

À partir de 2011, des actions ont vu le jour. Des parcours de découverte des métiers sont organisés à travers des visites d’entreprises pour les scolaires et l’intervention de chefs d’entreprise dans les classes. « Nous avions à cœur de rapprocher l’Éducation nationale et les entreprises », explique Florent Verite, animateur de la démarche de GPECT.

En 2012, un club ressources humaines est créé. Tous les trois mois, il réunit une dizaine de responsables d’entreprise (DRH, RRH, DAF gérant) autour d’une problématique commune. Béatrice Demoule, membre de ce club et DRH de Parker Hannifin (180 collaborateurs) spécialisé dans la fabrication de pompes hydrauliques, considère qu’il lui apporte beaucoup, « notamment sur les bonnes pratiques en termes de recrutement, d’intégration des procédures, d’identification des cabinets de recrutement, des agences d’intérim… Il permet aussi de quantifier les difficultés communes sur certaines pénuries de métiers. Nous organisons des visites d’entreprises et discutons de sujets d’actualité comme la réforme de la formation ou les entretiens professionnels. Récemment, nous avons aidé de petites entreprises à mieux valoriser les compétences de leurs collaborateurs en mettant en place un référentiel ».

En 2013 et 2015, deux forums des métiers ont été mis en place, afin de faire connaître les métiers du territoire aux jeunes et de les dissuader de quitter le bassin d’emploi. « De l’avis général, ce fut un succès, se réjouit Florent Verite. Nous avons enregistré 1 200 visiteurs, dont 500 jeunes en 2015, ce qui est considérable sur ce territoire. Nous avons présenté 83 métiers. Les jeunes ont pu constater combien il intègre désormais des dimensions technologiques. Nous sommes parvenus, selon les témoignages des visiteurs, à casser des clichés ou des préjugés sur certains métiers. »

Plate-forme de formation en centre-ville

Autre initiative : la mise en place en juin 2015, au centre de la ville, d’une plate-forme de formation, afin de ne plus être tributaire des lieux de stage implantés dans les métropoles régionales (Bourges, Tours, Orléans). « Ce lieu était indispensable pour qualifier les actifs du territoire », explique le vice-président Frédéric Dupin. Deux salles équipées peuvent accueillir 15 et 12 personnes, et sont ouvertes aux organismes de formation locaux. Depuis juin, une cinquantaine de personnes y ont été formées, dont 16 en tant qu’équipier autonome de production industrielle.

« La réussite de la GPECT est intimement liée au degré d’adaptation aux particularités du territoire, se félicite Frédéric Dupin. Il faut toujours veiller à mettre en avant le travail des acteurs locaux, même si c’est le Pays qui impulse les actions, et en aucune manière il ne faut se substituer à eux. Cette GPECT a créé une dynamique de réseau entre les entreprises, notamment via le club RH. Dans la zone industrielle des Forges, les entreprises ne se connaissaient pas ou très peu. Depuis, elles échangent des CV, des bonnes pratiques, des outils, des livrets d’accueil… Elles sont moins isolées. »

Au total, une soixantaine d’entreprises (unipersonnelles, TPE, PME, groupes) ont été associées à cette GPECT depuis le lancement des actions en 2011.

* Pôle emploi, mission locale, Direccte, sous-préfecture, CCI du Cher, Région Centre, Aract, la Communauté de communes Vierzon, Sologne, Berry, les élus du Pays de Vierzon, l’UIMM.

Auteur

  • Éric Delon