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Sur le terrain

Gestion de carrière : L’Ucanss veut développer la mobilité interbranche

Sur le terrain | Pratiques | publié le : 05.04.2016 | Élodie Sarfati

Pour inciter les salariés des organismes à passer d’une branche de la Sécurité sociale à l’autre, l’Union des caisses nationales de sécurité sociale (Ucanss) a expérimenté différents outils, notamment des “revues de viviers”.

Des effectifs en baisse régulière, et un quart des 148 000 salariés amenés à partir à la retraite dans les sept prochaines années : telle est la situation de l’emploi au sein de l’Ucanss, qui fédère les employeurs du régime général de la Sécurité sociale (Cnav, Cnamts, Acoss, Cnaf). « À moyen terme, nous avons un enjeu de maintien et de développement de certaines compétences clés », résume Gaudérique Barrière, directeur délégué de l’Ucanss. Et donc, de mobilité. Pas simple : seuls 0,5 % des salariés effectuent chaque année une mobilité intercaisse (au sein de la même branche de la Sécurité sociale), qui, la plupart du temps, implique une mobilité géographique. C’est pourquoi l’Ucanss cherche à développer la mobilité interbranche, pour l’heure inférieure à 0,2 % par an.

Comment lancer la machine ? D’abord en faisant un peu plus connaissance. À cette fin, différentes pistes ont été explorées et testées au cours de l’année 2015, en particulier des “revues de viviers” interbranches.

À l’échelle nationale, deux sessions ont été organisées pour les profils de directeur de caisse et d’agent comptable. Animée par l’Ucanss, la première a réuni les gestionnaires de carrière des caisses nationales du régime général, qui ont pu échanger sur les postes amenés à être rapidement vacants, et les profils des candidats à la mobilité déjà identifiés par le biais des entretiens de carrière, soit une quinzaine de personnes.

Orienter les candidats

La seconde opération, en décembre 2015, a également été ouverte à des représentants des autres régimes de la Sécurité sociale (Régime social des indépendants – RSI – et sécurité sociale agricole – MSA). « Cela permet à chacun de connaître l’état des besoins pour orienter les candidats à la mobilité, en particulier sur les postes dont nous pressentons qu’ils seront difficiles à pourvoir : les postes d’agent comptable, ceux de direction dans certaines zones géographiques », explique Gaudérique Barrière.

Par ailleurs, dans le Nord-Pas-de-Calais, une revue de viviers a réuni en octobre dernier les représentants d’une quinzaine de structures locales issues de toutes les branches du régime général, et aussi du RSI, de la MSA et de l’ARS (Agence régionale de santé). Il s’agissait là encore de passer en revue les besoins identifiés à deux ou trois ans ainsi que les souhaits de mobilité des agents, mais cette fois, pour les directeurs adjoints et les sous-directeurs. Un questionnaire leur avait au préalable été adressé. « Une quinzaine ont répondu, sur un potentiel de 75. Cette revue a permis d’identifier des pistes pour neuf personnes, dont deux ont déjà formalisé une candidature », indique Gaudérique Barrière. « Ce rendez-vous nous a poussés à faire de la prospective pour nos mouvements d’agents de direction, raconte Thierry Marcotte, directeur adjoint de la CAF du Nord. Il nous a permis d’avoir une idée du potentiel des candidats dans la région, d’attirer l’attention des autres directions sur tel ou tel poste à pourvoir chez nous. Nous mesurons mieux les opportunités comme les éventuelles difficultés de recrutement qui vont se poser à nous, et nous pouvons anticiper les actions à mener. »

Créer des opportunités

Pour les agents concernés, le processus de recrutement interne reste toutefois identique : « L’objectif des revues de viviers est de créer des opportunités, il ne s’agit pas d’en faire un outil de prérecrutement », souligne Gaudérique Barrière. De fait, cette première édition a pu susciter des interrogations. « Certains agents, qui n’avaient pas répondu au questionnaire, se demandaient s’ils pourraient malgré tout candidater plus tard. Nous les avons rassurés », illustre Thierry Marcotte.

Pour les agents des autres catégories, d’autres outils ont été déployés : les quatre caisses basées à Lille ont par exemple organisé des sessions de découverte des métiers. Des contrôleurs, assistantes sociales et gestionnaires se sont déjà prêté à ces opérations “Vis ma vie”, y compris dans des caisses différentes de la leur. Un projet de forum des métiers est également à l’étude.

Un premier bilan a été présenté au comité exécutif de l’Ucanss en mars dernier. Celui-ci a décidé d’étendre l’expérimentation des revues de viviers locales à trois nouveaux territoires en 2016 et de pérenniser les revues nationales, au rythme de deux réunions par an.

Auteur

  • Élodie Sarfati