logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Sur le terrain

États-Unis : Salesforce parie sur les femmes

Sur le terrain | International | publié le : 05.04.2016 | Caroline Talbot

Image

États-Unis : Salesforce parie sur les femmes

Crédit photo Caroline Talbot

L’éditeur de logiciels Salesforce a décidé d’éliminer les inégalités de salaires entre hommes et femmes. C’est l’un des piliers d’une politique globale de promotion des collaboratrices.

L’américain Salesforce affronte bille en tête la question des écarts de salaires entre les hommes et les femmes : l’éditeur de logiciels basé à San Francisco, en Californie, vient de terminer une revue complète des rémunérations de ses 17 000 salariés dans le monde, destinée à les mettre au jour. Conclusion : 6 % d’entre eux sont victimes de différences salariales non justifiées. Et 3 millions de dollars ont été provisionnés pour corriger ces inégalités.

L’histoire de Salesforce (6,67 milliards de dollars de chiffre d’affaires) est atypique dans le monde de l’entreprise américaine, et encore plus dans la Silicon Valley, dominée par les hommes.

L’envolée des femmes

Marc Benioff, le Pdg de Salesforce, tranche par son engagement. Il était pourtant sceptique au départ. Aux États-Unis, les femmes gagnent en moyenne 77 % de ce qu’un homme empoche, affirment les statistiques du Census Bureau, l’Insee américain. Mais le patron de Salesforce était persuadé que cette réalité ne s’appliquait pas à son groupe. C’est la lecture du livre de Sheryl Sandberg, directrice opérationnelle de Facebook, qui l’a ébranlé : essai féministe, Lean In l’a incité à mettre en place en 2013 dans son entreprise l’initiative Women Surge, ou encore « l’envolée des femmes ».

À l’époque, ces dernières ne représentaient que 29 % de l’effectif. Les rangs des ingénieurs techniciens étaient même peuplés à 80 % d’hommes. Et les femmes se faisaient encore plus rares dans l’encadrement, “squatté” à 85 % par la gent masculine. Women Surge a changé le paysage dans les réunions de travail, petites et grandes. Marc Benioff a imposé un minimum de 30 % de femmes dans ces rencontres, que ce soit un grand raout avec 1 000 invités ou une réunion produits de 10 à 20 personnes. L’objectif ultime étant d’atteindre 50 % de femmes.

Galvanisées par l’intérêt du Pdg, deux de ses cadres supérieures femmes lui ont rendu visite : Leyla Seka, responsable de la branche Desk.com, et Cindy Robbins, la vice-présidente en charge des ressources humaines. Elles voulaient aller plus loin et donner aux femmes une place égale à celle des hommes dans l’entreprise. Objectif avoué : construire des produits plus innovants, se rapprocher de la clientèle, attirer les meilleurs talents chez Salesforce.

C’est ainsi qu’est né le grand chantier sur les écarts de salaire. Cindy Robbins a expliqué dans son blog comment l’égalité est devenue une valeur essentielle du groupe : « J’ai concentré mes efforts sur l’égalité de la paie, l’égalité des promotions et l’égalité des chances. » Le salaire de chaque salarié dans le monde a été analysé. Les 17 000 collaborateurs ont été placés dans des petits groupes de référence, selon leur rôle. Puis leur fiche de paie a été vérifiée, en tenant compte de la fonction, de la hiérarchie et du lieu où chacun travaille. Lorsque l’analyse a montré une différence inexpliquée, des ajustements ont été réalisés ; 6 % des salariés ont été concernés.

Mais Cindy Robbins ne s’arrête pas là. « Nous sommes au début d’une longue route », écrit-elle. La revue de détail des salaires se fera régulièrement. Et les efforts de diversification à l’embauche se multiplient. Salesforce a élargi son pool de recrutement aux écoles, associations et universités qui encouragent l’ouverture de leurs enseignements aux femmes, tout particulièrement les formations Stem (sciences, technologie, ingénierie et maths). La politique de promotions s’est également féminisée. Lorsqu’un poste se libère, chaque candidate éventuelle doit être évaluée. Et l’entreprise veut aider les femmes à assumer leurs fonctions grâce à des programmes innovants. Les nouvelles mères ont droit à 12 semaines de congés payés à 80 %. Quand elles reviennent, elles disposent d’horaires allégés pendant un mois, rémunérés plein pot. Ces différentes mesures ont fait exploser les carrières féminines. L’an dernier, le nombre des femmes promues a crû de 33 %.

Dans les médias

NEW YORK TIMES. Le smic californien à 15 dollars de l’heure en 2022

Jerry Brown, le gouverneur démocrate de la Californie, s’est entendu avec son Congrès : le salaire minimum en Californie va augmenter progressivement jusqu’en 2022 pour atteindre 15 dollars de l’heure… soit quasiment le double du minimum fédéral de 7,25 dollars. Après les grandes villes (San Francisco, Los Angeles, Seattle…), c’est donc au tour des États de légiférer sur la question. La Californie a tiré la première, New York pourrait suivre rapidement. 29 mars 2016, New York Times, quotidien généraliste.

FORTUNE. Boston rafle le QG de General Electric

Boston paie cher le déménagement du siège de General Electric dans la ville. Pour attirer GE et ses 800 emplois, actuellement basés sur le campus de Fairfield dans le Connecticut, l’État du Massachusetts a promis 120 millions de dollars de subventions en infrastructures. La ville de Boston offre, elle, 25 millions de dollars en allégements d’impôts… et propose des conditions très avantageuses pour la location des nouveaux locaux. La direction de GE a négocié avec plusieurs États : la Georgie, Rhode Island, le Texas, New York. Boston l’a emporté. 29 mars 2016, Fortune, magazine économique en kiosques toutes les trois semaines.

Auteur

  • Caroline Talbot