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Sur le terrain

Diversité : Le Gard offre un suivi personnalisé à ses travailleurs handicapés

Sur le terrain | Pratiques | publié le : 05.04.2016 | Solange de Fréminville

Le département, qui emploie 3 200 agents, est en pointe pour le maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés. Il mobilise une équipe pluridisciplinaire et plusieurs outils au service d’une approche personnalisée, avec l’aide du FIPHFP.

Avec un taux d’emploi de travailleurs handicapés de 6,88 %, le conseil départemental du Gard se situe aux premiers rangs de la fonction publique territoriale (5,58 % en moyenne) et de la plupart des départements (5,44 %). Il devrait dépasser 9 % d’ici à 2018, d’après la deuxième convention signée le 17 février par la collectivité gardoise avec le Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP).

La première convention, qui accordait en 2012 au département du Gard une aide financière d’un million d’euros, a donné un coup d’accélérateur à cette politique. L’institution a relativement peu recruté (19 personnes), en raison de contraintes budgétaires croissantes, et modestement sous-traité des activités au secteur protégé (130 000 à 150 000 euros par an). Elle a avant tout mis l’accent sur le maintien dans l’emploi d’agents qui se trouvaient dans l’incapacité de travailler à leur poste. Au total, 150 personnes ont bénéficié d’un accompagnement, en raison de restrictions médicales ou après avoir été déclarées inaptes.

Des dossiers complexes

La mobilisation et la montée en compétences d’une équipe pluridisciplinaire a permis de prendre rapidement en main ces dossiers complexes. Ceux-ci ont été confiés à une chargée de mission diversité et handicap et à un cadre “emploi-compétences”, qui assurent depuis trois ans la coordination de plusieurs intervenants, réunis chaque mois dans un comité de suivi personnalisé : médecin de prévention, assistantes sociales, psychologue du travail, spécialistes de la prévention des risques, agents chargés du traitement administratif des dossiers et d’autres encore, chargés des emplois et des compétences. « Il est nécessaire d’avoir une approche globale de chaque situation, donc d’échanger des points de vue complémentaires. Nous devons, dans bien des cas, demander une étude ergonomique du poste de travail, accompagner l’agent dans une situation sociale difficile, parfois dans le deuil d’un métier, faire un bilan professionnel, évaluer ses besoins en formation, etc. », explique Doria Sévery, chef de service formation, mobilité et recrutement.

Non-discrimination

Le principe majeur de chaque intervention repose sur « la non-discrimination, car tout handicap peut être compensé », selon Yamina Segeon, chargée de mission diversité et handicap. Pour elle, « cela consiste aussi à se focaliser sur les compétences de chaque personne, que l’on peut transférer ou renforcer, et à prendre en compte le collectif de travail et les problèmes de management ». L’objectif est de trouver une solution adaptée à chaque situation, et d’éviter les placements standards usités dans les collectivités, comme le gardiennage ou les postes administratifs peu qualifiés. Plusieurs outils sont mobilisés, avec l’aide de partenaires (Sameth 30, cabinets d’ergonomie…).

De 2012 à 2015, le binôme en charge du handicap a fait réaliser 50 études ergonomiques, 27 aménagements et 48 adaptations de poste. Des auxiliaires de vie professionnelle ont accompagné 28 agents par an en moyenne. Pour faciliter des reconversions, l’équipe a mis en œuvre 7 bilans de compétences, 11 accompagnements au reclassement et des formations (17 pour des bénéficiaires de l’obligation d’emploi).

Auteur

  • Solange de Fréminville