Il y a deux ans Microsoft a souhaité démultiplier la portée de ses contenus diffusés sur les réseaux sociaux – publicités, vidéos, articles – pour accroître sa visibilité dans un but commercial. « Nous avons pensé que les collaborateurs pouvaient être les premiers ambassadeurs de la marque, à condition de mettre à leur disposition des outils adaptés », explique Sébastien Petit, responsable de la stratégie social média de Microsoft France. À défaut de solution logicielle existante, Microsoft a demandé à un partenaire, Brainsonic, de concevoir un outil sur mesure. La plate-forme Sociabble est un agrégateur de contenus : toutes les informations officielles diffusées sur les 20 comptes sociaux de l’entreprise y sont centralisées et mises à disposition des salariés, qui peuvent les relayer en un clic vers leurs comptes personnels.

« Nous avons parmi nos salariés des profils très digitaux, à l’aise avec les réseaux sociaux, mais qui peuvent être freinés par notre charte de confidentialité, explique Sébastien Petit. Avec Sociabble, ils peuvent partager sans risque des informations validées mises à leur disposition. » Cette volonté d’utiliser les comptes personnels des salariés pour faire la promotion de l’entreprise a d’abord fait tiquer les syndicats. « Nous leur avons bien précisé que cette démarche est fondée sur le volontariat : les salariés sont libres de consulter ces informations et de relayer celles qu’ils trouvent intéressantes. » Cette “activité sociale” n’étant donc pas obligatoire ni prise en compte dans l’évaluation des salariés, l’entreprise a instauré un système incitatif de points avec des cadeaux à la clé. Ainsi les salariés qui relaient le plus de contenus sont éligibles à un tirage au sort pour gagner un téléphone, une tablette, une console de jeu ou une activité en groupe pour renforcer l’esprit d’équipe.

Sociabble a été déployé il y a deux ans en France auprès de 1 500 salariés, et l’année dernière dans 40 pays auprès de 20 000 collaborateurs. Dans l’Hexagone, entre ceux qui relaient un peu, beaucoup, et ceux qui n’utilisent pas du tout la plate-forme, la direction a comptabilisé une moyenne de deux ou trois posts par mois et par collaborateur. « Multiplié par 1 500, chacun des intéressés ayant environ 200 followers, le résultat est une amplification importante et maîtrisée de nos messages », affirme Sébastien Petit. Tous les mois, l’entreprise regarde le “top dix” des contenus les plus partagés : « ça nous permet de voir ce que les salariés affectionnent le plus. » Résultat ? « On trouve peu de publicités produit très commerciales. Les salariés postent plutôt des articles ou des vidéos qui apportent une valeur ajoutée et qui représentent la culture et la stratégie de l’entreprise. » Parmi les contenus très partagés le mois dernier : une vidéo créée pour la Journée de la femme, un concours pour faire gagner 50 000 euros à dix associations, un article sur l’utilisation par la Nasa du nouveau casque de réalité virtuelle, un autre sur la protection des données, un autre encore sur le marketing digital dans les PME, etc. « Les collaborateurs se retrouvent dans des valeurs sociétales et technologiques stratégiques pour l’entreprise, estime Sébastien Petit. Même si l’objectif de cet outil était avant tout commercial, on constate aussi son impact sur l’engagement et l’adhésion des collaborateurs au projet de l’entreprise. » Sans l’avoir mesurée, la direction estime cependant que cette adhésion est facilitée par une meilleure information des salariés, dont 70 % consultent la plate-forme. « Cela donne aux collaborateurs une meilleure visibilité sur la stratégie de l’entreprise, et sur les valeurs qu’elle porte. »

Activités

Éditeur de logiciels pour les entreprises et le grand public.

Effectif

1 700 collaborateurs en France.

Chiffre d’affaires 2015

France : 560,5 millions d’euros