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3 questions à… Majda Vincent

Acteurs | publié le : 05.04.2016 | Virginie Leblanc

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3 questions à… Majda Vincent

Crédit photo Virginie Leblanc

La DRH d’Ikea France fait le point sur les premiers mois de mise en application de l’accord relatif à la santé au travail, signé le 18 juin 2015 avec la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC et entré en vigueur le 1er septembre dernier.

Où en est le déploiement de votre accord sur la santé au travail ? Quels en sont les principaux fondements ?

Nous construisons un système de management de la santé et des conditions de travail depuis janvier 2015, et nous avons formalisé ses principes dans notre accord. Il s’agit d’une démarche d’amélioration continue de la santé au travail, fondée sur l’implication et la professionnalisation des parties prenantes – direction, management, CHSCT, etc. L’engagement de la direction a pris forme à travers l’élaboration d’une politique de santé au travail affichée dans tous les magasins. Le pilotage s’effectue au niveau des magasins par le suivi d’indicateurs objectifs et le management d’un plan d’action adapté à chaque situation.

Des groupes de travail ont été constitués avec des managers, des salariés, des membres du CHSCT, des responsables RH, quelques élus du personnel et, parfois, des médecins du travail. L’objectif était que ces groupes, grâce à des échanges avec les équipes, puissent se positionner de manière objective dans la démarche et élaborer le plan d’action à suivre sur les sujets prioritaires – le DUER [document unique d’évaluation des risques], le plan de formation, le suivi des AT, la prévention des TMS, la prévention des RPS… Les salariés ont été interrogés sur ce dont ils ont besoin pour bien faire leur travail. Dans chaque magasin, un travail d’analyse des postes et des solutions de prévention a été mis en place. Nous nous sommes engagés en retour sur la délivrance du matériel nécessaire et sur l’organisation de formations.

Quels sont vos objectifs en matière de formation ?

La professionnalisation et le développement des compétences étant à la base de notre démarche, le plan de formation intègre naturellement le système de management de la santé au travail. Nous avons par exemple prévu en 2016 des programmes d’analyse des accidents – arbre des causes, analyse des causes racines – à destination des cadres dirigeants, des membres du CHSCT, des équipes RH, des responsables sécurité, sûreté et maintenance de chaque établissement. En 2017 et 2018, ce sera au tour des managers d’en bénéficier. De plus, l’ergonomie étant une de nos priorités, elle fait l’objet d’une ligne budgétaire spécifique de 270 000 euros sur trois ans – formations, études de poste – et un budget conséquent sera dédié aux aménagements de poste, soit 3 millions d’euros sur trois ans.

Vous avez aussi initié un programme relatif à la prévention de la douleur et des TMS ? Où en est-il ?

Ce programme est fondé sur le développement des compétences, l’adaptation de nos équipements et la modification de nos comportements. Nous développons par exemple en magasin des opérations d’échauffement-réveil musculaire, très appréciées par les salariés. En parallèle, certains magasins comme ceux de Clermont-Ferrand et de Saint-Étienne ont commencé à travailler avec l’institut Analgesia, et des collaborateurs se sont vu équiper d’outils connectés pour évaluer la douleur. L’objectif étant que les données recueillies servent à anticiper ces douleurs et à allouer des moyens pour les éviter. Nous travaillons également sur notre organisation logistique afin de limiter au maximum les conséquences des manutentions manuelles – équipements à haute levée, aides à la manutention, modification de l’organisation afin de mécaniser la manutention, etc.

Auteur

  • Virginie Leblanc