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Sur le terrain

Santé au travail : À Quimperlé, les conditions de travail des agents s’améliorent

Sur le terrain | Pratiques | publié le : 15.03.2016 | Éric Delon

Achat de matériels, optimisation des conditions de travail, implication des partenaires de la collectivité, la municipalité de Quimperlé a mis en place une démarche active pour améliorer la santé de ses agents au travail.

Un microtracteur, un chariot manuscopique, un aspirateur urbain et un camion doté de bennes désormais amovibles, pour un coût estimé à 160 000 euros, tels sont les principaux engins acquis par la mairie de Quimperlé en septembre dernier. Avec ces achats, cette municipalité du Finistère – de 12 000 habitants – entend améliorer de façon significative les conditions de travail de ses 280 agents, notamment les 80 d’entre eux qui appartiennent aux services techniques.

Ports de charges trop lourdes

« Depuis plusieurs années, nous enregistrions trop d’arrêts maladie et d’absentéisme, en raison de douleurs ressenties par nos agents, notamment dans le cadre de ports de charges trop lourdes, ce qui était de nature à influer sur leur motivation et sur leur bien-être au travail », reconnaît Olivier Caillibot, en charge de la prévention des risques professionnels et majeurs au sein de la collectivité.

Tout juste sortie des urnes en mars 2014, la nouvelle municipalité engage une démarche d’amélioration des conditions de travail et de prévention des troubles musculo-squelettiques. Grâce à l’achat d’un camion-benne « nouvelle génération », les agents sont par exemple passés de quatre manipulations à une seule, lorsqu’ils installent des barrières de sécurité lors d’évènements. « Leur travail est allégé, ils effectuent moins de gestes répétitifs et ils gagnent du temps », se réjouit Pierrick Le Guirrinec, l’adjoint aux ressources humaines, qui a sollicité, par ailleurs, les associations organisatrices de ces évènements afin que les membres de ces dernières disposent eux-mêmes ces barrières dans les bennes.

« Avec la baisse des dotations de l’État aux communes, notre budget est serré. Nous ne pouvons pas toujours remplacer les agents qui prennent leur retraite. Donc il nous était impossible de fonctionner avec une équipe réduite alors même que les conditions de travail continueraient à se dégrader », poursuit l’élu.

La reconnaissance au rendez-vous

L’élaboration de cette démarche d’amélioration des conditions de travail s’est effectuée dans un « esprit participatif », assure la direction, avec notamment la prise en compte des avis et des remarques des agents directement concernés. « Lors de chacun des CHS*, trois ou quatre agents avaient pour mission de faire remonter leurs doléances et d’évaluer les mesures prises », explique Olivier Caillibot.

Si la direction estime qu’il est encore prématuré d’effectuer un bilan complet de la démarche, Pierrick Le Guirrinec souligne les retours positifs des agents : « Lorsque l’on prend en compte les demandes et les souffrances des agents, la reconnaissance est souvent au rendez-vous », résume-t-il. Côté syndicats, les réactions sont loin d’être hostiles. Représentant de la CGT au sein de la municipalité et membre du CHS, Armel Le Marre reconnaît que la concertation s’est déroulée dans de bonnes conditions : « Tout ce qui va dans le sens d’une amélioration des conditions de travail est vertueux. À l’inverse de la municipalité précédente, l’exécutif en place nous a informés de sa démarche au fur et à mesure de son élaboration, et le CHS a pleinement joué son rôle », souligne-t-il.

Après les services techniques, la municipalité a élargi son action en direction des personnels des écoles, des crèches et de la médiathèque. « Nous avons fait intervenir des ergonomes et des médecins du travail afin de réaménager les postes, et nous avons délivré des formations à nos agents sur les gestes et postures. Une dynamique vertueuse s’est enclenchée », se réjouit Olivier Caillibot.

* Comité d’hygiène et de sécurité.

Auteur

  • Éric Delon