L’autorité a mauvaise presse, notamment du fait de la remise en cause du patriarcat comme modèle prévalant. Le manager reste pourtant une figure d’autorité hiérarchique, mais une figure en quête de légitimité. Celle-ci repose-t-elle sur l’expertise ? Sur l’ancienneté ? Sur le diplôme ? Sur ce qu’on appelle le leadership naturel ? Dans tous les cas, l’entreprise, même avec l’aplatissement des lignes hiérarchiques, reste un lieu de dépendance pour le salarié soumis à l’ascendant d’un supérieur, c’est-à-dire un lieu inégalitaire où il y a des chefs – rebaptisés n + 1, n + 2, etc. – et des subordonnés. Le manager, dès lors qu’il accepte cette fonction, doit jouer ce rôle. Pour Stéphane Marinier, conseil en management, il n’y a rien de péjoratif dans la notion de subordination, et l’autorité intelligemment exercée n’est pas par nature un abus de pouvoir mais un moyen de donner du sens aux pratiques. En l’adaptant bien sûr à chaque organisation, l’autorité structure, permet de travailler ensemble et donc dynamise le collectif en lui donnant sa cohérence.