Le 26 février dernier démarraient les formations de quelque 200 managers de proximité – y compris les RRH – du Crédit mutuel Ile-de-France (1 770 salariés) sur la façon d’accompagner un collaborateur touché par une maladie lourde, dans le cadre du déploiement du programme Cap Santé Entreprise(1). Un dispositif d’accompagnement conçu sur trois ans (lire Entreprise & Carrières n° 1228) pour trois cibles : le salarié malade, les collègues, dont les managers, et l’entreprise en tant qu’organisation.

Figurent au programme de cette journée de formation : éléments de droit du travail, approche psychologique, informations sur la façon dont la maladie chronique modifie la vie de la personne atteinte, conseils pour mieux gérer le salarié malade et ses collègues, etc. Autant de sujets essentiels pour les managers démunis sur la question. « Cette cible est importante, car les collaborateurs vont d’abord se confier à leur hiérarchie directe, quelque fois à des collègues et, seulement dans un second temps et avec inquiétude, à leur DRH », expose Damien Kunegel, directeur du Crédit mutuel de Lagny-Pomponne-Thorigny (77) et coordonnateur du conseil d’orientation stratégique de Cap santé entreprise.

Fin novembre 2015, un séminaire des cadres a été organisé au cours duquel la démarche a été présentée. En janvier 2016, tous les questionnaires permettant de réaliser le diagnostic personnalisé à l’entreprise ont été distribués. Les salariés y sont interrogés anonymement sur leur relation à la maladie, sur la personne à qui ils en parleraient s’ils étaient touchés, à quel type d’aide ils penseraient, etc. Les résultats doivent être restitués en mars, afin de nourrir un plan d’actions construit dans la foulée. « Nous savons déjà que nous disposerons d’une plate-forme téléphonique que les managers pourront appeler afin de savoir comment réagir quand ils apprennent qu’un de leurs collaborateurs est atteint d’une maladie chronique », indique le directeur. D’une façon générale, les mesures préconisées peuvent porter sur la prévention, la formation, la modification de l’organisation du travail, la nomination d’un référent santé ou handicap s’il n’en existe pas, précise-t-il.

Engagé dans ce programme pour trois ans – recoupant diagnostic, plan d’action, bilan et étude d’impact – le Crédit mutuel l’a également testé en amont de sa construction, avec Veolia. « La Ligue contre le cancer nous a sollicités il y a huit ans pour expérimenter la première phase du dispositif, le diagnostic, se rappelle Damien Kunegel. Nous avons alors eu un taux de réponse très important : 35 % ». C’est dire si le sujet intéressait les salariés.

« Lorsque nous avons présenté le diagnostic aux DG et aux DRH, ils ont été étonnés de voir la forte proportion de salariés jeunes indiquant que, si demain ils étaient touchés par une maladie chronique, ils pensaient que leur employeur pourrait les licencier. Ils se sont dit qu’il y avait un vrai problème de communication. Car les RH ont des outils pour traiter le sujet, mais les salariés ne le savent pas », souligne le directeur.

Depuis un an et demi, Cap Santé Entreprise va à la rencontre des entreprises, DRH, missions handicap et de tout autre interlocuteur pouvant être porteur du sujet auprès des décideurs.

Activité

Banque et assurance.

Effectif

1 170 salariés.