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Meryem Le Saget conseil en entreprise

La chronique | publié le : 15.03.2016 |

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Meryem Le Saget conseil en entreprise

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Savoir dire non

CERTAINS N’ONT AUCUN PROBLÈME POUR DIRE NON. La demande de leur interlocuteur ne leur convient pas ou ce n’est pas le bon moment ? Ils disent non sans sourciller. Mais il y a tous les autres : ceux qui veulent rendre service, ceux qui ne savent pas se dégager d’une demande insistante, ceux qui, par empathie, perçoivent le besoin de l’autre et le font passer avant le leur.

À CETTE VASTE POPULATION S’AJOUTENT CEUX QUI ÉVITENT DE DIRE NON pour ne pas créer de tensions. Et bien sûr les débordés, qui ne savent plus où sont leurs priorités. C’est plus simple de dire oui que de réfléchir, négocier, s’empêtrer. Et la fatigue s’accumule, accompagnée d’une bonne dose d’inquiétude. Qui ne rentre pas le soir sans avoir fait la moitié de ce qu’il pensait accomplir ? Voici quelques pistes pour s’en sortir mieux.

CONNAÎTRE SES PRIORITÉS. Celui qui n’a pas en tête la charge de travail sur laquelle il s’est déjà engagé a du mal à dire non. Car il pense qu’il arrivera bien à intégrer une demande supplémentaire. Comme un voyageur qui préparerait ses bagages sans conscience que sa valise a une capacité limitée. Une bonne méthode est de réserver dans son agenda les plages de travail correspondant aux projets actuels, sans se limiter aux créneaux des réunions. Cela donne une meilleure visibilité du temps réellement disponible.

DIRE NON TOUT DE SUITE. Attention à ne pas se laisser embarquer dans des réponses évasives ou approximatives, car la détermination de notre interlocuteur sera toujours plus forte. Prendre clairement position, dire « non, ça ne va pas être possible », sans se confondre en justifications. La personne fait une demande, elle prend le risque de la réponse. Le ton sur lequel on lui répond est bien sûr important, pour qu’elle se sente considérée et respectée.

PROPOSER UNE ALTERNATIVE. On n’est pas disponible maintenant, mais on a un peu de temps la semaine prochaine (alternative de temps). On peut relire ce document rapidement au lieu de l’éplucher en détail (alternative de qualité). Ou encore suggérer une personne de son équipe pour cette réunion (alternative de moyens). Notre interlocuteur jugera si la proposition lui convient ou non, mais au moins on aura tenté une réponse constructive.

SE DIRE OUI À SOI. Dire non, c’est apprendre à penser à soi et pas seulement aux autres, c’est faire de la place pour un équilibre possible, et surtout une meilleure façon de travailler. Attention, penser à soi ne veut pas dire « ne penser qu’à soi ». Certaines personnes sont inaptes à la collaboration, car leur besoin est toujours premier. Entre ne penser qu’à soi et s’oublier sans cesse, la sagesse est dans le juste équilibre.

SURVEILLER SES TENTATIONS PRIVILÉGIÉES. Bien souvent, la surcharge se fraie un chemin là où nous sommes sensibles ou vulnérables : par exemple, l’envie de faire plaisir, la curiosité pour les propositions nouvelles, le plaisir d’échanger plutôt que de se concentrer sur ce que l’on doit faire. Regardez récemment ce qui vous a fait dire oui à un engagement que vous auriez dû refuser. C’était « peu raisonnable », mais vous avez tout de même accepté. À quelle satisfaction personnelle avez-vous dit oui ?