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Temps de travail : chez Airbus France, on badgera en tenue de travail

La semaine | publié le : 08.03.2016 | C. S.-S.

Un accord de la direction d’Airbus imposant aux salariés de badger en tenue de travail, en échange d’une compensation financière de 60 euros en moyenne et de 2 heures de récupération par mois, a été signé le 2 mars par FO, syndicat majoritaire, la CFTC et la CFE-CGC. « Cet accord place Airbus tout en haut de l’échelle de ceux qui pratiquent ce genre de compensation », a déclaré à l’AFP Marc Jouenne, le DRH d’Airbus France. La CGT et la CFDT s’y sont opposées, dénonçant « un manque de moyens humains et matériels » et une « intensification du travail qui empêche des embauches ». Non représentés au CCE, qui a émis un vote favorable à l’unanimité sur le projet le 24 février, les deux syndicats ont appelé à plusieurs débrayages dans les usines de Nantes et de Saint-Nazaire.

Doublement de production.

Avec un carnet de commandes plein pour dix ans et un doublement de la production annoncée d’ici à vingt ans, le constructeur d’avions cherche à augmenter les cadences de production en faisant davantage travailler ses ouvriers. « Cette situation nous offre des opportunités pour travailler mieux et plus pour gagner plus, tout en continuant d’embaucher des ouvriers, des techniciens et des cadres », réfute Jean-François Knepper, délégué syndical central FO, dont le syndicat, qui a recueilli 51,4 % des voix aux élections professionnelles de 2014, discute du projet de façon informelle avec la direction depuis juillet 2015.

Avec une indemnisation à 100 % de ce temps d’habillage et de déshabillage estimé à 20 minutes par jour (14 minutes payées et 6 minutes capitalisées sur un compte épargne-temps), FO juge cet accord « très équilibré, probablement un des meilleurs accords conclus en France sur ce thème ». La compensation financière de 2,7 % du salaire de base par jour badgé correspond à une augmentation de 45 euros pour un ouvrier au salaire plancher (1 670 euros) à 75 euros pour les ouvriers les mieux payés (2 600 à 2 700 euros).

4 000 personnes sur les 6 000 ouvriers qu’emploie Airbus à Toulouse, Saint-Nazaire et Nantes sont concernées par l’accord : les deux tiers des ouvriers ainsi que certains techniciens, mais pas les salariés sans poste affecté (qui donc ne peuvent pas y badger), car ils sont amenés à se déplacer dans l’usine. « Ce sont ceux qui n’auront pas la compensation et qui seront peut-être mécontents », pressent Jean-François Knepper.

Auteur

  • C. S.-S.