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3 questions à… Céline Liégent

Acteurs | publié le : 08.03.2016 | Laurent Gérard

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3 questions à… Céline Liégent

Crédit photo Laurent Gérard

La directrice des ressources humaines et de la RSE de STEF, spécialiste européen de la logistique du froid, a signé son quatrième accord interne sur l’insertion des salariés en situation de handicap.

Quel est le taux de travailleurs handicapés à STEF aujourd’hui ?

Nous attendons les chiffres à la fin 2015, mais il était de 4,51 % à la fin 2014 contre 2,78 % en 2006. Cette année-là, STEF comptait 360 salariés en situation de handicap ; en 2014, l’effectif est passé à 569 sur un ensemble de 12 620 salariés. Nous avons toujours privilégié l’emploi direct. Le recours à la sous-traitance et au STPA est encore très minoritaire, de l’ordre de 17 unités bénéficiaires en 2014. Dans notre nouvel accord, nous comptons développer les achats de services responsables auprès des Esat et EA, mais nous n’avons pas fixé d’objectif.

La croissance du taux de travailleurs en situation de handicap repose notamment sur la présence d’une centaine de référents handicap sur tous les sites de l’entreprise, en plus des services RH et des managers : le salarié qui a un problème de handicap a le choix d’aller voir son directeur de site, son responsable RH ou de s’adresser à son référent, qui pourra l’accompagner dans ses démarches.

Par ailleurs, nous nous sommes inscrits dans la durée, c’est un travail de longue haleine qui s’étale sur dix ans.

STEF a reçu, en janvier, un trophée “F d’or Handicap” de la part d’Opcalia et de l’Agefiph, pour son projet d’accompagnement professionnel personnalisé des salariés reconnus travailleurs handicapés et en risque d’inaptitude professionnelle. De quoi s’agit-il ?

Dans l’accord de 2013, nous avons mis l’accent sur le maintien dans l’emploi en proposant un accompagnement professionnel personnalisé. Celui-ci est mis en œuvre avec l’accord du salarié qui souhaite travailler sur la construction d’un nouveau projet professionnel compatible avec son état de santé, soit en vue d’un repositionnement en interne, soit, si cela n’est pas possible ou souhaité, d’un reclassement en externe, en veillant à la pérennisation dans le nouvel emploi.

Ce dispositif passe par un diagnostic, puis par une phase de définition et de validation du projet professionnel, et enfin par un accompagnement au changement vers et dans le nouvel emploi. Le cabinet Epith (Évolution professionnelle et intégration des travailleurs handicapés) nous a apporté son expertise.

Quel bilan tirez-vous de cette opération ?

Depuis 2013, 50 salariés handicapés ont bénéficié ou bénéficient de ce dispositif. Trente salariés en sont sortis : huit sont en maintien dans l’emploi chez STEF, quatre ont signé des CDI avec d’autres entreprises, deux ont créé leur propre activité, deux sont en formation et deux en CDD dans des entreprises externes. Onze salariés ont interrompu le programme et ont préféré une réorientation vers Cap emploi ou Pôle emploi. Enfin, pour l’un d’entre eux, dont l’état de santé s’est détérioré, un projet de vie se construit avec pension d’invalidité de catégorie 2, grâce au soutien de multiples acteurs.

Cette opération est en fait une série de sur-mesure individuels, ce qui a nécessité beaucoup de travail et de sensibilisation des travailleurs reconnus en situation de handicap. L’opération a été si appréciée que quelques travailleurs, qui n’avaient jusqu’à présent pas manifesté leur handicap, se sont sentis rassurés et ont décidé de déposer un dossier de reconnaissance de travailleur en situation de handicap.

Auteur

  • Laurent Gérard