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L’enquête

Anaïs Victor membre du collectif les mécréants(1)

L’enquête | publié le : 01.03.2016 | V. Q.

« L’entreprise libérée a fait fuir tous les talents »

« J’étais depuis deux ans chef de projet dans une PME du secteur informatique – 250 salariés –, quand le dirigeant a décidé de restructurer l’entreprise selon les principes de l’holacratie, un mode de management très proche de l’entreprise libérée. Le premier message que nous avons reçu était : “no manager !”. Nous sommes devenus des leaders. Chaque employé a dû choisir un “influenceur” parmi ces leaders : quelqu’un capable de l’aider dans sa carrière. Lorsque vous êtes l’influenceur d’un membre de votre équipe, pas de problème. Sinon, il est difficile de travailler sur le développement personnel de quelqu’un que vous ne connaissez pas. »

« Pour avoir moi-même rendu mes équipes autonomes avec la méthode agile(2), j’étais favorable au principe de libération. Encore faut-il prendre le temps d’expliquer, de faire adhérer tous les cadres. Tout a été fait brutalement. Des conflits ont éclaté, c’est devenu l’anarchie. Le point de rupture a été atteint avec la publication de tous les salaires, au nom de la transparence. J’avais 15 collaborateurs dans mon équipe, 10 sont partis, et j’ai quitté l’entreprise fin 2015. Ce qui m’a fait le plus mal ? Que le travail mené avec mes équipes ait été détruit en quelques mois. »

(1) Collectif d’experts et de praticiens ayant un point de vue critique sur l’entreprise libérée.

(2) Cette méthode, au départ utilisée dans la conduite de projets informatiques, a été appliquée depuis au management.

Auteur

  • V. Q.