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3 questions à… Daniel Graf

Acteurs | publié le : 01.03.2016 | Laurent Gérard

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3 questions à… Daniel Graf

Crédit photo Laurent Gérard

Chargé de la norme 29990 sur la formation professionnelle(1), le nouveau président du groupe technique 232 de l’organisation internationale de normalisation (ISO) veut en faire la promotion auprès des entreprises.

Vous prenez la présidence du groupe technique sur la norme internationale ISO 29990 qui porte sur les organismes de formation. Quel est l’objectif de cette norme, validée en 2010 par son comité de travail(2) ?

Il s’agit de fournir une référence commune aux prestataires de formation et à leurs clients en matière de conception, de développement, de fourniture et d’évaluation des prestations de formation continue. Elle emploie le terme “apprentissage” plutôt que “formation”, afin de mettre l’accent sur l’apprenant et sur les résultats du processus. Elle présente des similitudes avec l’ISO 9001, bien connue du marché de la formation professionnelle français, mais insiste sur l’analyse des besoins des différentes parties prenantes, avant de s’intéresser à la conception et à la réalisation de la formation.

Elle peut servir de base pour la certification des prestataires, ce qui était l’objectif de l’Allemagne, qui a tenu le secrétariat du premier comité de travail. Les commanditaires de formation – entreprises, collectivités territoriales, services publics – peuvent s’en emparer pour améliorer leurs achats, et les prestataires pour améliorer leur professionnalisme et leur visibilité internationale.

Quelle est la visibilité de cette norme sur le marché aujourd’hui ?

Cette norme est déjà reconnue dans plus de 20 pays, mais il est très difficile d’obtenir des chiffres précis, car tous les pays n’ont pas mis en place des systèmes de gestion de sa mise en œuvre. Pour ce qui est de l’Allemagne, je peux néanmoins dire qu’environ mille démarches de certification sur la base de la 29990 sont ou ont été menées. Chez Siemens, chez Bayer, dans des mairies… Mais également par l’armée allemande, qui travaille sur un développement de la qualité des formations sur la base de la norme.

Cela dit, le nombre de certifications – qui implique un audit – ne peut pas être le seul indicateur d’usage de la norme, et a fortiori de qualité. Ma principale motivation en tant que nouveau président du comité technique est de faire passer le message que les entreprises peuvent commencer à travailler avec la norme, non pas pour obtenir absolument une certification, mais pour les vertus qu’elle porte en elle-même : la norme peut être un guide parfait pour le développement d’une société. Les entreprises doivent comprendre qu’elles doivent utiliser ces normes pour leur propre développement et qu’une certification peut être un “possible”, mais pas un “must”.

Des changements interviendront-ils prochainement dans la norme 29990 ?

C’est possible, car, cette année, la norme va subir une révision, et de nouvelles normes au sein de la famille ISO 29990 vont probablement être développées, notamment sur les thématiques de l’apprentissage des langues et de l’évaluation des effets de la formation.

(1) Daniel Graf est par ailleurs consultant chez Gradan, spécialisé dans la mise en œuvre des systèmes de gestion basés sur la norme ISO 29990.

(2) Lire Entreprise & Carrières n° 1015 et n° 994.

Auteur

  • Laurent Gérard