Le capitalisme financier semble avoir besoin d’un management en douceur pour convaincre les salariés d’adhérer à son projet de croissance, dont les fruits en termes de salaire et de qualité de vie ne sont plus évidents pour tout le monde. La bienveillance est partout à l’honneur dans les nouvelles théories managériales. Bénédicte Gendron, professeure en sciences de l’éducation à l’université Montpellier 3, en proposant son mindful management, s’inscrit dans cette ligne humaniste de l’optimisation des ressources humaines. L’émotion guidant les hommes, l’émotionnel peut prétendre au titre de capital humain et, comme tout capital, être dûment utilisé pour créer de la valeur ajoutée. Mais la gestion du capital émotionnel suppose une technique. L’auteur dévoile la méthode mindful (“en conscience”), qui suppose travail sur soi et pédagogie de la part des managers en charge de faciliter l’empowerment des salariés. L’entreprise est invitée à prêcher la coopération et la solidarité au lieu de favoriser la compétition. S’agit-il d’une révolution, comme l’auteure prétend le démontrer ? À chacun d’en juger.