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Organisation : la France compte moins de 3 % de vrais télétravailleurs

La semaine | publié le : 02.02.2016 | Frédéric Brillet

La proportion de télétravailleurs disposant d’un avenant à leur contrat de travail est de 2,7 % au maximum, loin des niveaux habituellement avancés, selon une étude de l’Observatoire du télétravail.

L’importance du télétravail en France est largement surestimée : tel est le principal résultat de la cinquième enquête de l’Obergo (Observatoire du télétravail, des conditions de travail et de l’ergostressie) sur le télétravail publiée le 25 janvier, qui donne un ordre de grandeur – moins de 2,7 % – très inférieur à celui communiqué par les pouvoirs publics. Ainsi, le rapport Mettling sur la transformation numérique, remis au ministre du Travail en septembre 2015, estimait que « la proportion de salariés concernés par le télétravail était passée de 8 % en 2006 à 16,7 % en 2012 », quand l’Obergo en calcule six fois moins.

Pour arriver à ce résultat, l’Observatoire a passé au crible (par questionnaire ou en examinant leur bilan social) une trentaine d’entreprises de toutes tailles et secteurs représentant plus de 500 000 salariés ; il s’est également appuyé sur les résultats d’un sondage réalisé par Odexia en 2015.

En tête, Bouygues revendique 12 % de télétravailleurs et, en queue, La Poste annonce 0,9 %. Et encore, le taux global de 2,7 % ne prend pas en compte les entreprises qui sont en « phase d’évaluation du télétravail », selon les termes de leurs bilans sociaux, et qui n’ont donc aucun télétravailleur, ni la Fonction publique, qui hésite à se lancer tant que le décret la concernant n’est pas publié.

Définition plus restrictive.

L’écart entre le chiffre du rapport public et celui de l’Observatoire tient à une définition plus restrictive : l’Obergo ne prend en compte que les télétravailleurs reconnus comme tels par l’entreprise, c’est-à-dire disposant d’un contrat de télétravail régulier. À l’inverse, les 16 % du rapport Mettling intègrent d’autres statuts (auto-entrepreneurs…) et des salariés qui travaillent de temps en temps à domicile sans reconnaissance officielle. Selon Yves Lasfargue, directeur de l’Obergo, des considérations d’image incitent les pouvoirs publics et les entreprises à exagérer la réalité du phénomène, car « le taux de télétravailleurs est un marqueur de modernité ».

Auteur

  • Frédéric Brillet