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Meryem le saget conseil en entreprise

La chronique | publié le : 02.02.2016 |

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Meryem le saget conseil en entreprise

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Nos erreurs de pensée

On pense analyser correctement les situations, savoir évaluer le pour et le contre, bref on se croit logique et cohérent ; or, c’est souvent l’inconscient qui mène le bal. En fait, la pensée usuelle est bourrée de pièges dont nous n’avons pas toujours conscience.

Qui se ressemble s’assemble. On croit être ouvert à beaucoup d’idées, s’intéresser aux différences de points de vue ; en fait, on a surtout tendance à s’entourer d’informations qui nous ressemblent. Journaux, radios, blogs, échanges sur les réseaux sociaux, on va chercher ceux qui nous plaisent ou raisonnent comme nous. Sans parler des amis que l’on côtoie, bien sûr. C’est humain, on se sent bien avec sa tribu, mais la façon de penser s’en trouve fortement biaisée. Pour échapper à l’“angle mort” inéluctable qui s’ensuit, sait-on accueillir la diversité autour de soi pour élargir sa pensée ?

Justifier ses choix. On aime bien avoir raison et se rassurer sur ses décisions. Si un choix s’avère inadapté, on va spontanément chercher une raison logique pour justifier sa position. C’est vrai que penser une chose et se retrouver devant la réalité qui démontre l’inverse est très perturbant. L’individu n’aime pas la dissonance. Pour rester en équilibre, il préfère tordre le réel. Il réécrit ce qui s’est passé, rajoute des impressions pour que l’histoire soit plausible, bref il enjolive à sa manière. Alors qu’il faudrait dépasser cette limite personnelle pour être en mesure d’observer et prendre en compte les faits.

Prendre ses émotions pour des intuitions. « J’ai l’intuition que… » Est-on sûr que c’est de l’intuition ? Souvent, ce que l’on perçoit est une émotion, un désir ou une peur qui orientent notre ressenti. On souhaite quitter l’entreprise mais on appréhende le grand saut ? On se dit qu’intuitivement, mieux vaut attendre l’année prochaine. On souhaite lancer un produit auquel on croit ? On pressent que ça va faire un carton et on se persuade qu’il faut le faire vite avant que d’autres aient la même idée. Rien d’intuitif dans tout cela, la première situation est guidée par la peur, la seconde par le désir que notre rêve devienne réalité. L’intuition est beaucoup plus neutre, c’est une voix intérieure indépendante de nos états d’âme. Encore faut-il savoir l’écouter… au milieu de notre brouhaha émotionnel quotidien !

Perdre, c’est trop dommage. Nous avons par exemple travaillé sur un projet, investi du temps, de l’argent, des émotions aussi, mais le résultat ne semble pas à la hauteur de ce que l’on envisageait. La sagesse serait d’arrêter pour passer à autre chose. Mais le piège se présente… Notre raisonnement nous incite à penser que ce n’est pas fini. On ne va pas jeter tous ces efforts au panier ! Quand on s’est investi, c’est dur de lâcher. Le sentiment de perte serait trop douloureux. Comme au cinéma : rares sont ceux qui sortent de la salle quand le film ne leur plaît pas. « On a payé, on reste jusqu’au bout. » On oublie de regarder ce que l’on gagnerait à pivoter vers autre chose. Le futur ne se construit pas en regardant derrière soi.

Comment sortir de ces pièges ? En commençant par les identifier. Pour ensuite mettre en place des moyens d’améliorer sa pensée : travailler davantage en équipes transverses ou diversifiées, prendre des avis différents pour explorer une situation, recruter des personnes d’expériences variées, instaurer dans le travail un vrai respect des faits, arrêter ce qui ne marche pas et bifurquer consciemment vers un futur plus prometteur. Bref, toute une éducation !