logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Sur le terrain

Italie : Ferrero : un modèle social né dans le Piémont

Sur le terrain | International | publié le : 26.01.2016 | Anne Le Nir

Image

Italie : Ferrero : un modèle social né dans le Piémont

Crédit photo Anne Le Nir

Dans les 21 pays – dont la France – où il est implanté, comme en Italie, l’empire chocolatier se distingue par le soin apporté au bien-être de son personnel. Illustration à Alba dans le Piémont, berceau de cette entreprise familiale de 34 000 personnes.

Fondée en 1946 par Pietro Ferrero, l’entreprise est aujourd’hui dirigée par son petit-fils Giovanni, 51 ans. Pour trouver l’établissement d’Alba, il suffit de se laisser guider par les parfums de chocolat-noisette qui enveloppent la zone du siège qui couvre une surface de 350 000 m2. C’est le plus grand des 21 sites Ferrero dans le monde. L’usine emploie 3 500 personnes sur les 34 000 collaborateurs que compte le troisième groupe mondial de confiserie (8,4 milliards de chiffre d’affaires). Les ouvriers sont, pour beaucoup, des couples, des enfants ou des petits-enfants d’ex-employés Ferrero. L’entreprise entretient son modèle social-paternaliste, qui mise sur le bien-être pour accroître la motivation et la performance et réduire le turnover et l’absentéisme.

« L’entreprise n’a pas connu de grèves, elle ne licencie pas ; nos relations avec les syndicats sont fondées sur un véritable partenariat », affirme le responsable RH, rencontré dans cet établissement moderne. Ici, tout repose sur la devise de Ferrero : « Travailler, créer, donner ».

Code d’éthique

Chaque salarié signe un code d’éthique, qui prévoit qu’on honore cette devise et qu’on ne révèle aucun secret de fabrication. Assertions confirmées par un ancien syndicaliste de l’entreprise, aujourd’hui permanent de la fédération de l’agroalimentaire à la confédération syndicale CISL : « En matière d’attention au bien-être des salariés, Ferrero est effectivement une entreprise d’excellence. En tant que syndicats, cela rend notre tâche bien plus facile ! C’est une entreprise qui – sauf au moment des inondations en 1994 – n’a jamais mis ses salariés au chômage technique, ni n’a procédé à des licenciements collectifs. Mais nous n’en sommes pas moins attentifs à la sécurité au travail et à l’ergonomie, qui peuvent et doivent être continuellement améliorées. »

La politique centrée sur la famille se niche dans de nombreux détails : « Nous offrons une chaîne en or pour la naissance de chaque enfant, nous avons une crèche innovante, un centre sportif polyvalent, et nous organisons des colonies de vacances, illustre le DRH. Par ailleurs, sous réserve de bons résultats scolaires, tout enfant du personnel perçoit une aide de 800 euros pour le remboursement des frais de première inscription universitaire. Nous offrons également une assurance complémentaire santé et une prévoyance généreuse. »

Épanouissement personnel

Les salaires se situent autour de 25 000 euros par an après cinq ans d’ancienneté, et chaque salarié reçoit une prime annuelle de 2 000 euros environ. Des stages de formation sont accessibles à tous : « Notre objectif vise à promouvoir, au-delà des compétences professionnelles, l’épanouissement personnel. Un ouvrier peut très bien suivre des cours d’anglais même si cette langue n’est pas nécessaire dans son travail », souligne le patron des RH. Concernant les horaires de travail (3 x 8), l’entreprise facilite leur aménagement, avec une attention soutenue envers les nouveaux parents, notamment ceux d’un enfant handicapé. Les couples peuvent ainsi différencier leurs horaires, pour faciliter la gestion de leur foyer.

Mais ce qui caractérise éminemment l’esprit Ferrero, c’est la fondation homonyme créée en 1983 pour les salariés ayant au moins vingt-cinq ans d’ancienneté. « Tout est conçu pour préserver la santé physique et psychique de nos anciens », se félicite le directeur. Actuellement, près de 2 000 personnes (de 50 à 85 ans) bénéficient de services et d’activités gratuites : cabinet médical, cours de gym, ateliers de théâtre, chant, danse, dessin, céramique, informatique, concerts, voyages…

En échange, les ex-salariés se prêtent volontiers au bénévolat. « J’ai travaillé pendant trente-cinq ans chez Ferrero, c’est vraiment une grande famille. La fondation nous permet de nous sentir toujours actifs », affirme Nina, 75 ans. Chaque semaine, elle raconte des histoires aux petits de la crèche Ferrero.

En Italie, entrer dans l’empire des Mon Chéri, à Alba, cela signifie être accompagné pour la vie.

Dans les médias

LA STAMPA. Temps partiel : des avantages pour les fins de carrière

Les travailleurs du secteur privé auxquels trois années manquent pour obtenir leur pension de retraite (âge légal : 66 ans et 7 mois pour les hommes, 65 ans et 7 mois pour les femmes, à partir de janvier 2016) pourront obtenir un temps partiel à des conditions favorables. Selon les dispositions insérées dans la loi de finances 2016, ils percevront au moins 65 % de leur salaire à temps plein et, grâce à une aide de l’État, leur employeur continuera de verser les cotisations retraite sur la base d’un temps plein. 29 décembre. La Stampa, quotidien généraliste.

Auteur

  • Anne Le Nir