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Espagne : la certification EFR pour les entreprises amies de la famille

Sur le terrain | International | publié le : 19.01.2016 | Valérie Demon

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Espagne : la certification EFR pour les entreprises amies de la famille

Crédit photo Valérie Demon

Depuis 2003, la fondation Másfamilia accompagne les entreprises qui souhaitent avancer sur le terrain de la conciliation entre vie professionnelle et vie privée. Son certificat Entreprise responsable famille (EFR) a déjà été délivré 500 fois. Mais la crise freine les nouvelles initiatives, notamment dans les PME.

Il aura fallu des mois de travail à la compagnie pétrolière Cepsa pour obtenir en mai dernier la certification Entreprise responsable famille (EFR). Au programme, des mesures pour concilier vie professionnelle et vie personnelle. « Cela fait des années que nous travaillons sur la question, mais notre plus grand défi a été d’ordonner et de mettre en valeur les mesures pour les faire connaître à nos salariés », explique la direction.

Conciliation

Le diagnostic a permis à Cepsa de chercher les solutions : « Nous avons créé un espace de conciliation sur l’intranet pour informer les collaborateurs des principales mesures à leur disposition. L’un de nos objectifs a par ailleurs consisté à étendre des pratiques en place seulement dans certains départements. »

La disposition la plus applaudie par les salariés est l’élimination du contrôle horaire et l’introduction d’une organisation du travail davantage centrée sur les objectifs. Ils peuvent travailler à leur domicile dans certaines circonstances, voire passer au télétravail régulier.

À l’origine de ce certificat EFR se trouve la fondation Másfamilia, née en 2003. « Nous voulions aider les familles, mais d’un point de vue professionnel, une politique qui manquait cruellement. La situation ici n’a rien à voir avec celle des pays nordiques », explique Isabel Hidalgo, responsable communication.

La fondation imagine alors une certification pour les entreprises. La première d’entre elles est certifiée en 2005. Depuis, 500 sociétés ont obtenu l’EFR. Près de 85 % sont espagnoles, les 15 % restantes proviennent de la Colombie, du Portugal, du Brésil et du Chili.

Mais cette distinction doit refléter un engagement profond. « Notre principal interlocuteur reste le DRH. Mais, s’il ne réussit pas à convaincre le Pdg du bien-fondé de ce certificat, nous n’entamons pas le processus », poursuit Isabel Hidalgo.

Diagnostic

La fondation ne certifie pas elle-même. Elle a préféré homologuer des sociétés de consultants pour engager le processus. La première étape passe par un diagnostic de l’entreprise et une photographie des pratiques de conciliation professionnelle et personnelle. Des enquêtes internes sont lancées pour recueillir les opinions des salariés. « Souvent, les entreprises sont surprises de ce que disent les collaborateurs et managers », signale Isabel Hidalgo. Elles choisissent ensuite elles-mêmes leurs solutions. Tous les trois ans, le certificat est renouvelé pour les grandes entreprises, tous les deux ans pour les PME.

La crise est malheureusement venue ralentir les efforts des entreprises. De nombreuses PME n’ont pas pu poursuivre leur engagement. « Ces sept ans de difficultés ont gelé les projets de conciliation. Avant la crise, nous avions 150 PME engagées dans ce certificat ; il n’en reste que 50 », regrette Roberto Martinez, directeur de la fondation. Il espère qu’avec la reprise de l’emploi, l’intérêt pour la conciliation reviendra. « Les deux sont liés », assure-t-il. Reste que le tissu économique espagnol est constitué à 99 % de PME. « Sauf exception, cela veut dire que, dans 99 % des cas, la question de la conciliation n’est pas prise en compte. C’est frustrant. Notre travail est donc limité. Mais le 1 % restant de grandes entreprises emploie 15 % à 20 % des travailleurs. Cela fait quand même beaucoup de monde », conclut-il.

Dans les médias

CINCO DIAS. Les entreprises de Catalogne s’inquiètent

Les entreprises exigent du nouveau gouvernement régional de la Catalogne qu’il soit stable et qu’il garantisse une sécurité juridique. Le Parlement catalan vient d’élire son président. Les séparatistes, majoritaires au parlement régional, veulent mener la région à l’indépendance d’ici à dix-huit mois. Mais les entreprises rappellent que « la loi est la base du vivre-ensemble dans une société démocratique ». 12 janvier 2016. Cinco Días, quotidien économique.

EL ECONOMISTA. Croissance en vue malgré les incertitudes politiques

Deutsche Bank estime dans un rapport que la croissance de l’Espagne se situera au-dessus de 2,5 % en 2016, quel que soit le futur gouvernement. Depuis les élections générales du 20 décembre, le nouvel exécutif n’est toujours pas formé. Aucun parti n’a obtenu de majorité absolue. 12 janvier 2016. El Economista, quotidien économique.

Auteur

  • Valérie Demon