Nous savons tous que la situation sociale des populations et des travailleurs en Europe, fortement impactée par la crise financière puis économique de 2008, ne s’est pas rétablie. Certains pays comme la France, entrés plus tard en crise du fait notamment d’un système de protection sociale plus efficace, peinent plus que d’autres à en sortir. Parce que, selon certains, la France n’aurait pas fait les ajustements économiques qui s’imposaient.

L’Insee a le mérite de toujours clarifier les choses à partir d’analyses fondées sur des chiffres rigoureux. La fécondité résiste en France, signe que nos concitoyens ne perdent pas complètement le moral. Mais l’accès aux soins est plus difficile. Dans l’ensemble de l’UE15, la pauvreté des travailleurs précaires a, entre 2008 et 2015, augmenté de 24 % à 30 %, amortie dans certains pays, dont la France, par les transferts sociaux. Malgré ces aides et les solidarités familiales, presque partout en Europe, les revenus d’activité des autres membres du ménage permettent moins aux travailleurs économiquement précaires d’éviter la pauvreté en 2012 qu’en 2008.

L’attractivité de la fonction publique pour les catégories B et C suit une courbe parallèle à celle du taux de chômage. Elle dépend pour les catégories A des niveaux de salaire proposés dans le public par rapport au privé. Les mesures sociales et fiscales de 2014 tendent à stabiliser le rapport entre le niveau de vie moyen des 10 % de citoyens les plus aisés et des 10 % les plus modestes. Pas le grand beau au plan social, mais le pire a peut-être été évité.