Ce ne sont plus 500 000 chômeurs supplémentaires qui vont être formés en 2016, comme l’avait annoncé François Hollande le 31 décembre, mais 350 000. D’après la ministre du Travail, qui s’exprimait le 5 janvier devant l’Association des journalistes de l’information sociale (AJIS), il faut en effet « déduire des 500 000 formations annoncées les 150 000 formations prioritaires déjà actées » lors de la conférence sociale du 19 octobre dernier.

Ce « plan massif » cible les secteurs d’avenir liés à la transition numérique et énergétique, et les emplois non pourvus (chaudronniers, soudeurs…). Myriam El Khomri ne confirme pas le montant d’un milliard d’euros pour le financement de ce plan, mentionné par Les Échos le 4 janvier. C’est le chef de l’État qui donnera le détail du plan et de son financement le 18 janvier prochain. La ministre précise cependant qu’il « se fera avec un investissement financier de l’État », en complément de celui des régions et des partenaires sociaux gestionnaires du Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP). Ces derniers se demandent bien où ils vont pouvoir trouver de quoi cofinancer ce plan gouvernemental. Ils sont actuellement en train de mettre la touche finale à l’annexe financière prévisionnelle 2016 du FPSPP qui, l’an dernier, s’élevait à un peu plus d’un milliard d’euros, dont une infime part de l’État au titre de la rémunération de fin de formation (R2F) des demandeurs d’emploi.

Ce plan doit répondre « aux besoins des territoires, bassin d’emploi par bassin d’emploi ». Pour cela, la ministre compte sur les comités régionaux de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles (Crefop) qui vont être prochainement installés par les préfets et les présidents des nouvelles régions. « Je crois en la capacité de notre système de formation à absorber » ce nouveau plan, a également confié Myriam El Khomri, qui avait rencontré la veille la Fédération de la formation professionnelle (FFP). Celle-ci s’est engagée à « ouvrir 150 000 places de formation supplémentaires pour accueillir [dans ses centres adhérents] les chômeurs concernés », précise la ministre. La FFP confirme cette capacité d’accueil qui pourrait même être « supérieure », dans la mesure où « 75 % des besoins en formation sont couverts par les organismes privés de formation ». Mais elle ajoute dans un communiqué que « ce plan de formation ne doit pas faire oublier les difficultés actuellement rencontrées [par les organismes] dans la mise en œuvre de la réforme de la formation ».