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Pays-Bas : Employeurs cherchent salariées hi-tech

Sur le terrain | International | publié le : 15.12.2015 | Didier Burg

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Pays-Bas : Employeurs cherchent salariées hi-tech

Crédit photo Didier Burg

Confrontés au sous-emploi féminin dans les services de technologies de l’information, les employeurs repositionnent les recrutements et aménagent les plans de carrière.

Dénoncé en son temps par l’ex-commissaire européenne, la Néerlandaise Neelie Kroes qui avait créé la plate-forme Every Girl Digital sur Facebook, le déficit d’effectifs féminins dans les secteurs des technologies de l’information perdure aux Pays-Bas. « Tous secteurs de l’économie confondus, la proportion d’emplois occupés par des femmes dans les services dédiés aux activités technologiques au sein des entreprises est la plus faible, avec un taux de seulement 10 % », confirme Geke Rosier, directrice du cabinet de consultants Right Brains et fondatrice de l’association Female Ambassadors in IT.

Allant à l’encontre de la diversité dans les entreprises, cette situation est d’autant plus paradoxale que les employeurs néerlandais ne parviennent pas à pourvoir les postes offerts au sein de leurs services de technologies de l’information. Partant de là, nombre d’entreprises ont pris les devants pour s’attaquer au problème en féminisant leurs troupes.

Les mesures mises en place visent deux objectifs principaux. D’une part, repositionner l’image de l’entreprise dans la politique de recrutement pour attirer les femmes ; d’autre part, lutter contre les départs précoces du personnel technique féminin par rapport à leurs homologues masculins.

Universités d’été

Parmi les exemples concrets, celui de la banque ING. Une règle de recrutement pour ses services de technologies de l’information est que plusieurs femmes doivent figurer dans la phase finale d’un recrutement. Car, in fine, sur le terrain, « chaque équipe en charge de ces activités doit au moins comporter une ou deux femmes », explique une responsable d’ING.

Le cabinet comptable international Accenture a aussi modifié ses méthodes d’embauche aux Pays-Bas au bénéfice des femmes. « Nos annonces pour des postes techniques et technologiques font maintenant plus appel aux motivations des candidats qu’à leur profil technique », décrit Katinka de Korte, directrice en charge de la politique de diversité auprès d’Accenture Nederland. Volontariste sur cette question, le cabinet va jusqu’à dépêcher des collaborateurs dans les établissements scolaires et les universités afin de sensibiliser écolières et étudiantes aux mérites des branches technologiques. De son côté, ING prévoit d’organiser en collaboration avec des instituts d’enseignement des “universités d’été” ouvertes aux jeunes talents techniques de la gent féminine.

Une fois ces forces vives entrées dans l’entreprise, l’autre défi est de les fidéliser. Pour faciliter l’intégration, ING a instauré un système de tutorat où des femmes membres de la direction guident ces salariées dans l’entreprise. Pour sa part, Accenture se préoccupe des besoins spécifiques exprimés par les femmes en matière d’accompagnement de carrière : « Après avoir mené une étude sur leur départ anticipé, nous avons remodelé l’entretien annuel en fonction des motivations distinctes des femmes et des hommes dans l’évolution de leur poste, souligne Katinka de Korte. Si les hommes mettent en avant leur ambition d’accéder à des fonctions de management, les femmes s’avèrent proportionnellement plus attachées à la notion de travail intéressant dans un environnement sécurisant. » Pour la dirigeante d’Accenture, « les femmes employées dans des services techniques ne doivent pas se sentir seules. Comme pour les salariés masculins qui aiment se retrouver pour prendre un pot, il faut faciliter les contacts entre les personnels féminins ». D’où cette plate-forme au sein d’Accenture, où les techniciennes du groupe nouent des contacts avec des collègues extérieures.

Ces mesures portent leurs fruits, se félicite Katinka de Korte : « Si l’objectif de parité 50/50 n’est pas atteint, 30 % des postes dans les technologies de l’information sont aujourd’hui occupés par des femmes, contre 10 % dans l’ensemble du secteur. »

Dans les médias

De volkskrant. Trop de dirigeants masculins

Les grandes entreprises peinent à féminiser leur direction. Seules 14 % d’entre elles n’enfreignent pas les dispositions légales – non contraignantes – en vigueur depuis 2013, en se conformant au quota prévoyant que 30 % de femmes doivent siéger dans les conseils d’administration, constate le Bedrijvenmonitor, organe surveillant l’implémentation de cette loi. À l’heure actuelle, ils comprennent en moyenne 9,6 % de femmes, contre 7,4 % avant 2012. 17 novembre. De Volkskrant, quotidien.

Het financieele Dagblad. Indispensable flexibilité

Après le salaire, la flexibilité du temps de travail figure en deuxième position parmi les conditions de travail primordiales, selon une étude du cabinet Intelligence Group réalisée auprès de 6 800 actifs. L’année dernière, le remboursement des frais de transport et l’assurance d’une constitution de retraite solide étaient les principales préoccupations. Parmi les actifs de 50 ans et plus, les questions liées à la retraite priment sur tout. 24 novembre. Het Financieele Dagblad, quotidien.

Auteur

  • Didier Burg