logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’enquête

Maif : Un processus en deux temps pour valoriser la mobilité

L’enquête | publié le : 15.12.2015 | É. S.

Afin de développer la mobilité interne, l’un des axes de sa stratégie, l’assureur a mis en place cette année des revues de personnel et des comités carrière. En veillant à la bonne compréhension du dispositif.

Comment développer une culture de la mobilité dans une entreprise où l’ancienneté à un même poste avoisine les vingt ans ? À la Maif, c’est à ce défi que l’on s’attelle, avec la mise en chantier d’un certain nombre d’outils dont le déploiement, depuis le début de l’année, d’un comité carrière. « L’objectif est de permettre aux salariés d’exprimer leurs souhaits d’évolution et, de notre côté, de mieux ordonnancer les mobilités », expose Bernard de Laportalière, DRH adjoint. Car, paradoxalement, ajoute Janick Debref, responsable du développement RH, « nous avons peu de candidatures sur les postes ouverts, mais, lorsqu’on les interroge, les salariés demandent davantage d’évolutions de carrière. »

Le comité carrière est en fait le second niveau d’un dispositif qui démarre avec les revues de personnel. Réunissant une fois par an, sur chaque site, les managers de proximité et les RRH, elles visent à identifier les collaborateurs ayant un projet professionnel susceptible d’être accompagné. Un repérage effectué « sur la base d’une grille de questions fermées, détaille Janick Debref : le collaborateur s’est-il porté candidat à un poste au cours de l’année ? A-t-il fait part d’un projet professionnel, ou entamé une démarche de bilan carrière ? S’est-il déclaré mobile au cours de son entretien individuel ? Et, en dernier lieu, le manager répond à la question : voulez-vous présenter son dossier en comité carrière ? ».

Celui-ci valide ou non les dossiers proposés et définit le plan d’action à mettre en place : détachement temporaire, mobilité sur un nouveau poste… « Le point d’entrée du comité carrière, ce n’est pas le niveau de performance ou de potentiel, mais la maturité du projet, quand bien même le salarié est en difficulté sur son poste. Il s’agit de repérer les talents à suivre mais aussi les personnes qui ont besoin d’accompagnement », reprend-il.

Des dossiers soutenus par les managers

Les comités carrière sont organisés soit au niveau régional, pour les collaborateurs du réseau, soit au niveau national, pour ceux du siège. Ce dernier comité se tient en présence des directeurs des différentes filières ; les premiers mobilisent les RRH et les n + 2. Une façon, également, d’impliquer ces derniers dans le suivi individuel des équipes. « Nous demandons aux managers présents dans les comités carrière d’être des sponsors, de défendre les dossiers qu’ils présentent », commente Janick Debref.

La « clé de la réussite » du dispositif, c’est d’abord, pour Bernard de Laportalière, « que les collaborateurs voient que des actions concrètes en découlent, et s’inscrivent dans la démarche ». Ensuite que les managers « soient en confiance sur les profils qu’on leur présente, de manière à lever les a priori sur les métiers, à passer d’un système grégaire, où les managers recrutent dans leur environnement proche, à une approche transversale de la mobilité ». Et enfin « que ce processus soit perçu comme transparent, et surtout pas comme une boîte noire ». La démarche a ainsi été présentée au comité d’entreprise.

Pour l’heure, les salariés n’ont toutefois pas eu de retour direct systématique des comités carrière : « Nous sommes en train de réfléchir à la forme qu’il devra prendre. Mais, dès l’année prochaine, chaque collaborateur connaîtra la date des comités carrière, saura si son dossier est évoqué et aura un débriefing par son manager et le RRH », assure-t-il.

Secrétaire de l’Unsa-Maif, Frédéric Raison considère que la démarche peut être utile, mais reste vigilant sur son déroulement : « Attention à ne pas laisser de côté des salariés dont le projet n’intéresse pas l’entreprise. On peut vouloir prendre de nouvelles responsabilités, avoir davantage d’autonomie, même sans changer de poste. »

60 % de l’effectif concerné en 2015

Pour cette première année d’application, les revues annuelles ont concerné 4 800 salariés, soit environ 60 % de l’effectif – l’objectif étant d’atteindre 100 % dès 2016 –, et près de 10 % ont vu leur dossier présenté en comité carrière. Un chiffre modeste, révélateur d’une « faible culture de la mobilité », explique Janick Debref, et non d’une sélection drastique : « Avec cet outil, insiste-t-il, nous ne nous inscrivons pas dans une démarche élitiste. »

Repères

Activité

Assurance.

Effectif

7 000 salariés.

Chiffre d’affaires 2014

3,278 milliards d’euros.

Auteur

  • É. S.