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Sur le terrain

Gestion des compétences : Gascogne Bois forme pour accompagner sa restructuration

Sur le terrain | Pratiques | publié le : 08.12.2015 | Marie Albessard

Gascogne Bois achève la mise en œuvre d’un dispositif de formation qui a permis d’anticiper et d’accompagner un plan de restructuration. Bilan : des salariés dont les compétences évoluent et un climat social préservé.

Basé en Aquitaine, Gascogne Bois produit des planches et du bois de décoration, sur huit sites. Ses 500 salariés ont en moyenne 45 ans et une grande expérience dans l’entreprise, mais un faible niveau de qualification. Or, en 2012, l’entreprise a connu des difficultés qui ont entraîné, début 2015, des restructurations : suppression de 75 postes (fermeture d’ateliers) et licenciement de 21 personnes (opérateurs bois et conducteurs de machine). En parallèle, la société investissait dans des machines plus automatisées.

Mutations économiques

Pour anticiper ces mutations organisationnelles et économiques, le service RH de Gascogne Bois a lancé, début 2014, un dispositif baptisé Cap formation. « Notre objectif était de doter les salariés de compétences pour qu’ils puissent soit se repositionner en interne sur les nouvelles machines, soit, en cas de licenciement, sécuriser leur avenir professionnel en retrouvant un travail dans une autre industrie », explique Camille Badets, responsable emploi formation. Le dispositif prévoit ainsi des formations d’adaptation aux nouveaux postes de l’entreprise, et un accompagnement à la VAE couplé avec une formation aux savoirs de base (pour aider le salarié à rédiger le dossier de VAE). Le coût de l’opération, de 500 000 euros, est financé en partie par Opca 3 +, la Direccte et le conseil régional d’Aquitaine.

Trois réunions ont été menées sur chaque site de Gascogne Bois pour informer les salariés au sujet du dispositif, ouvert aux volontaires. Le Clap Aquitaine, une association d’alphabétisation, est aussi venue éclairer les salariés sur les savoirs de base. C’est elle qui a orienté l’entreprise vers deux organismes, Alios Formation et Sud Management, lesquels ont assuré les formations aux savoirs de base et d’adaptation aux nouveaux postes. Ces derniers modules ont été construits avec Camille Badets, afin de répondre au mieux aux exigences et aux besoins de l’entreprise : « Ces parcours sont sur mesure, adaptés à notre environnement de travail, à notre processus de production », assure-t-elle.

Trois formations d’adaptation ont ainsi été créées : gestion de production – suivie par 200 opérateurs et conducteurs de machines (actions informatiques de base, maintenance…) –, gestion de production avancée – suivie par 41 chefs d’équipes (approfondissement des thématiques, notions de management…) –, et deux actions de logistique (préparation des commandes, optimisation des stocks et gestion des approvisionnements) suivies par 20 personnes.

Certifications

Le Centre interinstitutionnel de bilans de compétences (CIBC) a accompagné, lui, les salariés volontaires pour une VAE afin de définir leur positionnement professionnel (10 heures). « Je souhaitais légitimer mon travail et sécuriser mon parcours, confie Gaëlle Durant, certifiée par le titre professionnel de gestionnaire de paie en octobre. La VAE a représenté beaucoup de stress et de travail, mais c’est une satisfaction personnelle. » À leur tour, 15 autres personnes préparent en VAE les titres professionnels de conducteur de machine de production et de gestionnaire de production (certification en 2016). Quant aux savoirs de base, 21 salariés ont été évalués individuellement, puis formés par groupes pendant 75 heures (dont 10 consacrées à l’informatique). L’idée était de les pousser à échanger et de travailler sur des documents affichés dans l’entreprise (dont ceux concernant la sécurité).

À l’heure où le dispositif se termine, fin novembre 2015, Franck Sintes et William Verleyen, délégués syndicaux CFDT et membres du CE, saluent un dispositif utile et « valorisant pour le salarié ». Un point de vue partagé par Camille Badets, qui conclut : « On a connu une période tendue avec des restructurations, mais Cap formation a permis aux salariés de voir que l’entreprise ne les laissait pas de côté. »

Auteur

  • Marie Albessard