La reconnaissance sociale est une sorte de label souvent tributaire d’un diplôme, avec pour conséquence une pression à l’obtention de titres universitaires permettant ensuite de se positionner sur le marché du travail. À l’inverse, le travail, à la fois contexte d’expériences et épreuve de celles-ci, reste marginal par rapport au processus de reconnaissance sociale. Et ce malgré l’existence de dispositifs tels que la validation des acquis professionnels ou de l’expérience. L’auteur, psychologue du travail, enseignant à l’université de Caen et au Cnam de Basse-Normandie, explique pourtant comment le fait d’étudier les méthodologies de l’expérience professionnelle permet de constater et d’analyser la multiplicité des variables qui éclairent la singularité du travail. Cette plongée dans le travail réel et sa valeur est essentielle pour comprendre la construction du professionnalisme et de l’identité personnelle et professionnelle. L’intelligence des situations est, en effet, une composante du travail moderne, complexe, qui requiert que le salarié y mette du sien pour que la tâche soit correctement accomplie. Dénier cet investissement le fragilise, et peut avoir un impact sur son état psychique et sur la qualité de son travail. L’ouvrage, en s’intéressant au plus concret de l’expérience professionnelle, vise donc à mieux saisir et à reconnaître l’humanité de l’individu au travail. D’où la conclusion de l’ouvrage : le travail reconnu, c’est l’homme reconnu.