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3 questions à… Céline Lemercier

ACTEURS | publié le : 24.11.2015 | Élodie Sarfati

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3 questions à… Céline Lemercier

Crédit photo Élodie Sarfati

La DRH de la Compagnie des Alpes vient de négocier un accord-cadre favorisant la réembauche des saisonniers d’une année sur l’autre dans les parcs d’attraction du groupe.

Que prévoit l’accord signé le 2 novembre avec la CFTC et FO ?

Il prévoit que les saisonniers embauchés dans l’un de nos parcs d’attraction bénéficient d’une priorité de réembauche pour la saison suivante. Concrètement, dès lors qu’ils ont fait l’objet d’une évaluation positive de la part de leur manager, les saisonniers n’auront plus l’obligation de passer par le processus habituel de recrutement. Il ne s’agit toutefois pas d’une reconduction automatique du contrat, car les plannings de fréquentation sont très variables dans les parcs d’attraction, et nous avons besoin de flexibilité pour nous y adapter.

Mais l’accord donne davantage de visibilité aux salariés saisonniers et leur garantit qu’ils sont prioritaires sur les premiers postes à pourvoir la saison suivante. C’est, pour nous, une façon de mieux les fidéliser. Actuellement, dans le groupe, nous recrutons 6 000 saisonniers par an en moyenne sur nos deux activités. Sur 5 000 salariés équivalents temps plein, 60 % sont des saisonniers. Et, dans les parcs de loisirs, 48 % reviennent d’une année sur l’autre.

Enfin, cet accord s’inscrit dans une démarche plus globale de sécurisation des parcours de nos saisonniers.

En quoi consiste cette démarche ?

Nous avons pris plusieurs initiatives pour développer la professionnalisation des saisonniers, via des programmes de formations qualifiantes. Cette année, nous avons monté avec l’Afdas(1) et Pôle emploi un dispositif de POE – préparation opérationnelle à l’emploi – collective dans trois parcs pilotes : le Parc Astérix, Walibi Rhône-Alpes et la Mer de Sable ; 138 demandeurs d’emploi en préembauche ont été formés pendant un mois par l’Afpa ou par l’organisme de formation JMSA, et suivis par un tuteur du parc ; 80 % ont décroché un certificat de compétences professionnelles dans les domaines de l’accueil, de la vente ou de la restauration.

Nous souhaitons également, dès janvier prochain, prolonger cette démarche et développer la formation en intersaison pour permettre aux saisonniers d’acquérir d’autres blocs de compétences et d’obtenir le titre d’agent de loisirs. Nous sommes en train d’en définir les modalités. Beaucoup de saisonniers étant issus d’autres secteurs d’activité – depuis la crise, nous recrutons des profils plus diversifiés qu’auparavant –, il est important qu’ils acquièrent les connaissances de base de nos métiers. Et, dans le même temps, avec des formations reconnues dans le secteur, ils pourront valoriser leur expérience et construire leur parcours dans le groupe ou dans d’autres structures du tourisme.

En 2011, vous avez signé un accord pour développer les passerelles entre les activités estivales et hivernales, afin que les saisonniers puissent travailler tout au long de l’année. Quel en est le bilan ?

Nous avons construit deux types de passerelles. En interne, nous proposons aux saisonniers de travailler dans les stations de ski l’hiver, et dans les parcs de loisirs l’été. Mais peu de salariés l’ont demandé, car cela implique d’être mobile géographiquement. Nous organisons donc autour de 10 à 20 passerelles internes par an. En revanche, ils sont 200 à 300 par an à bénéficier des passerelles externes que nous avons élaborées avec des entreprises du même bassin d’emploi. Bien souvent, ils sont embauchés en intersaison chez nos sous-traitants, chargés de la maintenance des équipements dans les domaines skiables. En outre, Walibi Rhône-Alpes a conclu des partenariats avec trois entreprises locales – Brioche Pasquier, Jambon Aoste et l’aéroport de Chambéry – et a organisé son premier forum pour l’emploi des saisonniers en juin dernier.

Opca des entreprises de la culture, de la communication, des médias et des loisirs.

Auteur

  • Élodie Sarfati