Seulement 8 % de salariés syndiqués en France (5 % dans le secteur privé) : les syndicats sont-ils une institution dépassée, à la fois parce que non représentative des salariés et sourde à leurs revendications ? Tel n’est pas le cas, selon l’auteur, dirigeant, administrateur d’entreprise et président de Réalités du dialogue social, association destinée à promouvoir le dialogue entre employeurs et salariés. Ce faible taux de syndicalisation s’explique par le fait que les salariés peuvent profiter des accords sans adhérer, mais ne présage en rien ni de l’audience ni de l’intérêt de l’action syndicale. Pour l’auteur, celle-ci est aussi indispensable aux salariés qu’aux patrons, car elle permet de réguler les tensions sociales et d’assurer une représentation collective en interne et en externe auprès des pouvoirs publics afin de soutenir le développement économique d’une branche, d’une filière ou d’un territoire.

Pour les chefs d’entreprise, les organisations patronales sont un lieu incontournable de rencontres, qui les sort de leur isolement. D’après l’auteur, les salariés ne se cramponnent pas à leurs avantages acquis, comme certains le prétendent, et ils sont attentifs aux contraintes économiques qui s’imposent à l’entreprise. Les syndicats sont des partenaires incontournables dans une culture du dialogue social qui ne peut être qu’une culture du compromis au nom de l’intérêt commun. Un ouvrage simple et clair qui, en voulant en finir avec les préjugés, a le mérite de rappeler le fonctionnement d’institutions trop décriées.