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LA SEMAINE

Conditions de travail : Incivilités : open space et smartphones au banc des accusés

LA SEMAINE | publié le : 10.11.2015 | Virginie Leblanc

Près d’un salarié sur deux (42 %) se déclare exposé aux incivilités sur son lieu de travail. Parmi les sources du malaise ? L’open space et l’utilisation non régulée des téléphones portables, selon une enquête dévoilée le 5 novembre par le cabinet conseil Eléas, spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux et la qualité de vie au travail, et réalisée par l’institut Ginger*.

Bruit et promiscuité.

Alors même que ce mode d’aménagement des espaces de travail est très prisé, 58 % des salariés affirment que l’open space favorise le développement des incivilités. « Le décloisonnement des bureaux introduit du bruit et de la promiscuité », observe Xavier Alas Luquetas, président fondateur d’Eléas. Et, selon lui, les comportements irritants de collègues peuvent générer, par leur répétition, des tensions et de l’agressivité.

Dans le cadre de son obligation de sécurité de résultat, l’entreprise « doit aussi accompagner la nouvelle façon de travailler, par exemple en organisant des groupes de parole, de régulation, pour construire des règles de bien-vivre ensemble », estime le consultant. Faute de s’y engager, elle subira des coûts indirects liés à la démotivation et aux arrêts maladie.

Plus d’un salarié sur deux trouve également « insupportable qu’un collègue réponde à un appel téléphonique pendant une réunion interne ».

« Ces attitudes sont vécues comme des dénis d’existence, commente Xavier Alas Luquetas. Il est absolument nécessaire de reconstruire le collectif de travail qui s’est dégradé. » Là encore, selon le consultant, l’entreprise est légitime à intervenir pour élaborer des chartes en « co-construction », et organiser des formations sur l’usage de l’écrit ou le respect des règles de cordialité.

L’étude analyse par ailleurs les différences générationnelles face aux incivilités : 55 % des salariés considèrent en effet que les comportements incivils sont liés à l’âge. Mais, si les jeunes générations sont perçues comme les plus inciviles, ce sont aussi celles qui se déclarent les plus affectées par ces comportements…

* Échantillon représentatif de 1 001 salariés français de 16 ans et plus, interrogés du 7 au 16 septembre 2015, au moyen d’un questionnaire administré par Internet.

Auteur

  • Virginie Leblanc