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Sur le terrain

Professionnalisation : Léon Grosse met l’accent sur les formations certifiantes

Sur le terrain | Pratiques | publié le : 03.11.2015 | Laurent Poillot

Tout en optant pour une gestion directe de son plan de formation, l’entreprise de BTP et de génie civil a décidé de passer toutes les actions de perfectionnement de ses compagnons sur des parcours diplômants finançables par la période de professionnalisation. Pour former plus, à budget constant.

Des parcours diplômants en remplacement des formations à la carte : c’est le principal chantier, pour la population ouvrière, que mène actuellement Emmanuel Leroy, le directeur de la formation de Léon Grosse (2 300 salariés, 704 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014). C’est l’unique changement notable, dans un contexte où « l’Opca Constructys n’a pas été en mesure de mettre en place la loi de réforme dans les régions » et où le CPF ne démarre pas, indique-t-il. Ce qu’il évoque comme une « année charnière » s’est surtout traduit par la fin des cotisations au 0,9 % plan de formation. « La gestion directe du plan est un réel avantage, estime Emmanuel Leroy. Nous nous épargnons une lourde charge administrative. »

4,5 % de la masse salariale

Pour le reste, il déclare n’avoir pas eu à subir de restriction de moyens, sachant que les formations obligatoires sont très présentes (40 % à 50 % du plan). La direction a fait le choix de maintenir l’effort de formation à budget constant de 4,5 % de la masse salariale. De même, elle a décidé de ne pas toucher à la proportion de plus d’un salarié sur deux (55 %) suivant une formation par an au minimum ; mais elle a pour objectif d’offrir davantage de formations certifiantes, plus longues, qui pourront être confiées à la fois à des formateurs internes et externes.

Validation de titres professionnels

Le service formation a repensé ses modalités pédagogiques et de financement : « Nous travaillons en partenariat avec plusieurs organismes de formation pour comparer les modules que nous dispensions en interne avec leurs référentiels de titres professionnels, afin qu’ils nous les valident », précise le directeur de la formation.

Autre conséquence pratique : « Le fait d’adopter une logique de parcours nous permet de bénéficier d’une aide supplémentaire de l’Opca, dans le cadre de la période de professionnalisation », souligne Emmanuel Leroy. Or le directeur de la formation de Léon Grosse l’utilisait peu. De 5 % du plan de formation, il prévoit de faire passer ce dispositif à 30 %, voire à 40 % dès 2016. Ce qui impliquera de changer la planification des cours.

« Pour les formations les plus courantes de coffrage, de topographie ou de lecture de plan, nous allons tripler le temps de formation, qui était de l’ordre d’une semaine. Nous les inscrirons dans des parcours de deux ou trois ans pour ne pas perturber la vie de nos chantiers. »

Depuis le début 2015, Léon Grosse fait évaluer ses formations à chaud et à froid par un intervenant externe : « J’ai pu vérifier que les actions que nous menions correspondaient globalement bien aux attentes du terrain, dit-il. Nous n’avons pas apporté beaucoup de modifications sur les contenus ou l’organisation des formations », explique Emmanuel Leroy.

Mais, simultanément, l’entreprise a resserré le nombre de ses prestataires et posé des indicateurs de coûts d’achats de formation. Elle privilégie des organismes susceptibles d’intervenir dans toutes les régions où ses 40 agences et filiales sont implantées. Léon Grosse a ainsi désigné CPO pour les parcours certifiants de ses compagnons, Kiloutou pour les formations en sécurité, le Chambérien Cursus groupe pour les domaines informatique et bureautique, ou encore le Francilien Parti Pris pour les formations en management.

Auteur

  • Laurent Poillot