Quel est le profil des secrétaires de comité d’entreprise (CE) ? L’enquête relative à la vision des secrétaires de CE sur le dialogue social y répond après avoir interrogé 1 000 d’entre eux. Ses résultats ont été présentés devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE) le 22 octobre.

Les secrétaires de CE occupent leur poste en moyenne depuis cinq ans et sont des élus du personnel (CE, DP, DS ou CHSCT) depuis neuf ans. Pour la moitié des secrétaires de CE interrogés, leur premier mandat est celui qu’ils occupent. Plus de 6 sur 10 sont des “cumulards” et occupent une autre fonction syndicale : 45 % portent également la casquette de délégué du personnel, 36 % celle de délégué syndical. Toutefois, 40 % d’entre eux se consacrent uniquement au secrétariat du CE. Ils sont âgés en moyenne de 45 ans, et davantage présents dans les entreprises de plus de 500 salariés.

Arrivés à l’âge de la retraite, ils ont du mal à trouver des volontaires pour les remplacer. Cela peut être lié aux difficultés rencontrées dans l’exercice de leur fonction : la deuxième citée (après les changements législatifs) et au manque de compréhension de leur rôle par les salariés, exprimé par 56 % des élus sondés. « Cela est dû à la complexité de leur mission, traduit Marc Kogon, directeur de Sondages CE, qui a réalisé l’enquête. Pour les salariés, ce sont des organisateurs de voyage, de loisirs, mais peu comprennent quel est leur rôle dans les négociations annuelles obligatoires, par exemple. Ils sont souvent amenés à se justifier. » Ainsi, ils consacrent 54 % de leur temps aux activités sociales et culturelles et 46 % de leur temps à l’économique. « Dans les entreprises où le climat social est relativement apaisé, les bénéficiaires jugent d’abord le volet activités sociales et culturelles, mais quand le climat social est tendu, le rapport s’inverse, le rôle économique prend le dessus », note Marc Kogon.

Les secrétaires de CEse sentent proches de partis politiques, au premier rang desquels Les Républicains (12,7 %),talonné par le PS (12 %) ; leur sensibilité se porte plutôt à gauche (29 %, contre 20 % à droite), tandis que 39 % ne se sentent proches d’aucune famille politique.