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Édito

Savoir échouer

Édito | publié le : 20.10.2015 | Guillaume Le Nagard

Recherche permanente de différenciation, de nouveaux produits ou services, raccourcissement des cycles, hyper-compétition… Dans un tel environnement, chacun le proclame, l’entreprise doit innover, être agile. Mais s’il s’agit d’aller au-delà du slogan, le bât blesse : le risque d’échec étant consubstantiel à l’innovation, il faut une révolution culturelle pour donner aux salariés l’envie d’oser. Or les organisations, par des process améliorés au fil des décennies, se sont appliquées à bannir et à sanctionner les erreurs, par le management de la qualité et par celui de la performance notamment. Et les échecs se paient : en rémunération variable, en progression de carrière, en mise au placard…

« N’ayez pas peur de faire une erreur, mais faites en sorte de ne pas la répéter », se plaisait déjà à dire à ses ingénieurs le fondateur de Sony Corporation, Akio Morita. Cette tolérance est souvent affirmée dans les industries qui se construisent sur l’innovation perpétuelle. Beaucoup d’entreprises, y compris dans les services, l’inscrivent désormais dans des chartes ou accords, et dans leur mode de fonctionnement. Et, à bien y regarder, ce droit à l’erreur participe aussi à l’amélioration continue de l’organisation. Car son corollaire est l’analyse et le traitement rapide des erreurs commises : « Fail but fail fast », dit-on dans les start-up, où on lance vite les innovations pour modifier rapidement les erreurs éventuelles après les retours de clients. Autres avantages : la diminution du stress et le bien-être au travail, ce droit à l’erreur manifestant la confiance de l’employeur vis-à-vis de ses salariés.

Mieux échouer pour mieux réussir ? En tout cas, il est temps d’ouvrir les “chakras”, commente avec humour le DRH d’une grande mutuelle interrogé dans notre enquête.

Auteur

  • Guillaume Le Nagard