logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Sur le terrain

États-Unis : Chipotle “l’anti-McDo” recrute en grand

Sur le terrain | International | publié le : 13.10.2015 | Caroline Talbot

Image

États-Unis : Chipotle “l’anti-McDo” recrute en grand

Crédit photo Caroline Talbot

La chaîne de fast-food bio avait annoncé 4 000 recrutements en 24 heures. Pari tenu. Elle promet aux meilleurs une vraie carrière dans la compagnie.

Chipotle Mexican Grill, une chaîne de restauration rapide qui monte, teste des méthodes de recrutement qui la distinguent de ses nombreux concurrents : McDonald’s, Burger King, Yum !, Fiesta, Jack in the Box, Panda… La direction du groupe de 1 850 restaurants aux saveurs Tex Mex (burritos, tacos, salades…) a créé l’événement en annonçant le recrutement de 4 000 personnes aux États-Unis en 24 heures. Et elle l’a fait le 9 septembre.

La chaîne est en plein boom. La formule a été mise sur orbite en 1993 à Denver, dans le Colorado, par Steve Ells, l’actuel Pdg du groupe. À l’époque, le jeune homme de 27 ans sortait tout juste de sa formation de cuisinier. Et il a ouvert son premier magasin Chipotle en privilégiant les produits frais. Ses légumes sont bio et sa viande n’a pas connu les antibiotiques. Du coup, les clients acceptent de payer leur repas un peu plus cher, et le groupe a connu en plus de vingt ans une progression éclair. Soixante mille personnes travaillent aujourd’hui pour Chipotle aux États-Unis… et ailleurs. Quelques restaurants ont été ouverts à Londres, Francfort et Paris. Trois Chipotle sont installés dans la capitale française et deux autres devraient être inaugurés d’ici à la fin de l’année.

Un fort turnover

Qui dit restauration rapide dit en général fort turnover. « À cette époque de l’année, nous sentons habituellement un fléchissement des candidatures. Or nous avons de grands besoins », souligne le porte-parole du groupe, Chris Arnold. Il faut remplacer les partants et trouver des troupes fraîches pour les nouveaux restaurants. Cette année, le groupe a prévu d’ouvrir 200 Chipotle. D’où l’idée de cette campagne nationale de recrutement. Le bilan donne le sourire à la direction : 60 000 personnes se sont inscrites, plus de 30 000 ont été reçues par les gérants de magasins le jour J et 4 000 embauches sont aujourd’hui en cours de finalisation.

Pour attirer les meilleurs candidats, la direction de Chipotle assure qu’on peut faire carrière dans la compagnie. Qu’il ne s’agit pas seulement d’un petit job, payé au minimum fédéral de 7,25 dollars de l’heure, en attendant mieux. Chipotle propose au contraire un plancher de 10 dollars de l’heure et, dans les villes au coût de la vie élevé comme New York, la compagnie fait un effort plus important. On demande aux futurs employés de satisfaire à une liste de 13 qualités : ils doivent être consciencieux, respectueux, énergiques, polis, intelligents… Moyennant quoi, ils ont de bonnes chances de devenir cadres. Les statistiques maison révèlent que 95 % des managers ont été choisis parmi les employés de base. Les meilleurs, amenés à superviser plusieurs restaurants, disposent même d’une voiture de la société et gagnent 106 000 dollars à l’année. C’est ainsi qu’en 2014, 10 500 salariés ont été promus managers ou plus.

Chipotle, à ses débuts, a été aidé par l’investisseur McDonald’s. Le géant n’est plus aujourd’hui actionnaire de la compagnie ; il n’empêche, le rythme de travail ressemble à celui des autres fast-foods. Il faut tenir le service 12 heures de suite, savoir remplacer à la dernière minute un collègue absent et, au besoin, accepter des réunions avec son chef après le travail.

La direction de Chipotle tente malgré tout de faire mieux que ses concurrents. Les débutants ont droit à l’assurance santé. Ils disposent d’une semaine de congés payés et de cinq jours de congés maladie à l’année ; ce qui, aux États-Unis, n’est pas une obligation légale. Enfin, recette du chef, la direction encourage l’éducation et la formation. Elle rembourse à hauteur de 5 000 dollars par an, au maximum, les frais d’inscription dans les universités, les community colleges ou les écoles culinaires. Sur ce point comme sur quelques autres, Chipotle ne chipote pas.

Dans les médias

Wall Street Journal. Accord Transpacifique, volet social

L’accord de libre-échange Transpacifique conclu entre les États-Unis et 11 autres pays comprend un volet social. Les négociateurs américains y ont fait inscrire les règles de l’OMT sur le salaire minimum, l’interdiction du travail des enfants, le droit à s’organiser collectivement… Les États-Unis incitent ainsi le Vietnam à accepter les syndicats indépendants et demandent à la Malaisie d’imposer les contrats de travail en entreprise et la fin de la confiscation des passeports des ouvriers immigrants. 8 octobre 2015. Wall Street Journal, quotidien économique.

Workforce.com. Mercer achète Comptryx

Le cabinet de consultants Mercer vient d’acheter Comptryx, un statisticien, collecteur de données chiffrées sur la main-d’œuvre technologique. Comptryx a été créé en 2010 aux États-Unis et au Royaume-Uni par trois consultants en RH. Leur logiciel permet de comparer les salaires et autres données dans le secteur de la technologie, d’analyser le système et d’étudier les coûts. La direction de Mercer n’a pas révélé le prix de son acquisition mais se dit ravie d’améliorer ainsi son offre statistique dans la gestion des talents. 30 septembre, Workforce.com, publication multimédia spécialisée en RH.

Auteur

  • Caroline Talbot