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L’enquête

Korian : Des politiques d’égalité harmonisées après fusion

L’enquête | publié le : 13.10.2015 | Mariette Kammerer

Dans un secteur très féminisé, le premier accord conclu par le gestionnaire de maisons de retraite après sa fusion met l’accent sur les mesures liées à la parentalité et à la promotion interne.

Dans son accord en faveur de l’égalité professionnelle hommes-femmes signé en mars 2015 par toutes les organisations syndicales (CFDT, CGT, FO et Unsa), le groupe Korian s’engage à « garantir l’égal accès à l’emploi et à la promotion sociale, et à permettre aux salariés d’articuler vie professionnelle et familiale ». Le groupe qui, depuis sa fusion en mars 2014 avec Medica France, emploie quelque 21 000 salariés dans près de 300 maisons de retraite et plus de 70 cliniques privées, entend « poursuivre les engagements pris en 2012 » par les deux entités. « Partant des accords de chaque société, nous avons négocié dans un objectif d’harmonisation », rappelle Monique Rolland, DRH France. « Korian était plus avancé sur la parentalité et les entretiens professionnels, alors qu’à Medica France, nous avions davantage travaillé sur les formations, rapporte Daniel Giraud, coordinateur Unsa. Le mélange a donné un accord intéressant. » Pour chacun des thèmes abordés – recrutement, évolution professionnelle, égalité salariale, etc. –, l’accord définit des indicateurs, comme le nombre de promotions par sexe rapporté au nombre total de promotions, ou encore le salaire médian par sexe, par catégorie socioprofessionnelle et par activité. Ils seront suivis chaque année par l’observatoire de la diversité, instance paritaire créée après la fusion.

Un Livret maternité

L’accord met l’accent sur les mesures en faveur de la parentalité. Ainsi, un “livret maternité” sera remis à toutes les femmes ayant déclaré leur grossesse, pour les informer des droits et des aides dont elles disposent : temps de travail quotidien réduit de 10 %, adaptation du poste, etc. « Pour éviter que la maternité ne soit la cause d’un décrochage de salaire en cours de carrière, les femmes en congé maternité ou parental bénéficieront des mêmes augmentations collectives que leurs collègues, et ces périodes d’absence compteront à 100 % dans le calcul de l’ancienneté », ajoute Monique Rolland. Au retour de congé, un entretien sera systématiquement organisé avec le chef de service. Pour aider à concilier vie professionnelle et familiale, l’accord prévoit 12 jours “enfant malade”, dont 4 rémunérés comme du temps de travail (au lieu de 3 prévus par la convention collective) et la possibilité d’aménager les horaires le jour de la rentrée scolaire.

Dans un groupe qui emploie 85 % de femmes, un enjeu important de l’accord est d’assurer leur représentation à tous les niveaux de l’entreprise. « Nous avons 65 % de femmes directrices d’établissement, 50 % parmi les 100 top managers et 40 % au comité de direction, souligne la DRH, et nous allons continuer d’encourager la promotion interne en leur facilitant l’accès à nos parcours de formations qualifiantes, qui existent pour les grands métiers du groupe. » Pour que les contraintes familiales ne soient pas un obstacle, l’accord prévoit que ces formations seront organisées sur le lieu de travail ou à proximité, et que les salariées en seront informées très en amont. L’importance de l’entretien annuel est réaffirmée pour favoriser ces mobilités.

Analyse des écarts salariaux

Concernant l’égalité salariale, un travail statistique sera réalisé chaque année par l’observatoire de la diversité pour détecter d’éventuels écarts. « À une échelle de 20 000 salariés, nous analyserons les écarts importants qui peuvent exister au sein d’un même métier », explique la DRH. « Nous avons émis des réserves quant à la fiabilité de ces mesures, car la comparaison n’est pas pertinente quand il n’y a que 15 % d’hommes, voire moins, dans certains métiers », indique le représentant Unsa. Pour tenir compte de cette limite, tout collaborateur qui se sentirait lésé ou victime d’une inégalité salariale pourra désormais s’adresser directement à la DRH pour que sa situation soit étudiée.

Repères

Activité

Services aux seniors.

Effectif

21 000 salariés.

Chiffre d’affaires

2,22 milliards d’euros en 2014.

Auteur

  • Mariette Kammerer