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L’enquête

Batigère : des avancées en faveur de la parentalité

L’enquête | publié le : 13.10.2015 | Frédéric Brillet

Le réseau Batigère, qui compte au plan national treize entreprises sociales pour l’habitat et représente près de 100 000 logements, a signé le 26 juin 2015 avec quatre syndicats, son troisième accord pour l’égalité professionnelle et la diversité.

Le label Diversité, des engagements chiffrés en matière de politiques d’emploi des jeunes, des seniors et des salariés en situation de handicap, un “conseil de diversité” et “référent antidiscriminations”… Le réseau Batigère ne ménage pas ses efforts pour assurer l’égalité professionnelle de ses salariés. Efforts qu’il confirme en signant, avec ses quatre syndicats représentatifs (CFDT, CFE-CGC, CGT et Unsa-SNPHLM), le troisième accord du genre. Il reprend en l’enrichissant le contenu des précédents. S’il ne comporte pas d’objectifs chiffrés, cet accord contient une liste plus importante d’indicateurs visant essentiellement à impliquer l’ensemble des parties prenantes et à poursuivre le travail d’acculturation et de lutte contre les stéréotypes en matière de diversité. « Nous souhaitons que les comités de direction, les conseils d’administration et les conseils de surveillance de nos sociétés soient plus impliqués dans le suivi de cet accord, ce qui favorisera la diffusion de notre politique RH en interne », résume Sébastien Colin, directeur des relations humaines et sociales de Batigère.

Outre une exigence accrue de réduction des écarts salariaux (budget dédié aux rattrapages des salaires inférieurs à 87,5 % des rémunérations médianes des emplois types), ce troisième accord porte des avancées sur le volet de la parentalité. Il prévoit notamment la mise en place d’un mode de garde d’enfants d’urgence via un partenariat avec un prestataire externe, et il reconduit les possibilités, dans un sens favorable aux parents, d’aménager le temps de travail consécutif à une naissance. Concrètement, Batigère a conçu un dispositif pour éviter qu’une réduction du travail affecte les droits liés aux congés RTT. « Nous permettons le maintien partiel de jours RTT jusqu’aux 3 ans de l’enfant lors d’un passage à temps partiel, temps partiel qui, la plupart du temps, s’effectue dans le cadre d’un congé parental d’éducation », explique Sébastien Colin. Ces mesures, déjà mises en œuvre dans le deuxième accord égalité professionnelle de 2012, ont bénéficié en trois ans à une cinquantaine de salariés, très majoritairement à des femmes (80 % des bénéficiaires).

Des Cesu grâce au Compte épargne-temps

Autre innovation, les salariés peuvent financer des chèques emploi service universel (Cesu) par le biais des jours stockés dans le CET (compte épargne-temps), comme l’autorise la loi de 2014 sur l’égalité professionnelle. « Cela répond à la fois à une volonté de réduire les stocks de jours dans les CET et à un souhait d’élargir l’utilisation des Cesu en limitant le surcoût pour l’entreprise », explique le directeur des relations humaines. Enfin, le nouvel accord prévoit d’expérimenter le mentorat pour aider les femmes à franchir un cap en matière d’évolution professionnelle et à faire tomber d’éventuelles barrières psychologiques susceptibles de créer le fameux plafond de verre. Celles occupant aujourd’hui un poste de cadre dirigeant ou de directeur de département pourront ainsi faire bénéficier leurs collègues féminins de leur expérience au travers de ce dispositif, même si « la volonté n’est pas pour autant de limiter le mentorat à des binômes de même sexe », précise Sébastien Colin.

Avec ces mesures, l’entreprise espère progresser encore dans la voie de l’égalité, domaine dans lequel elle obtient de bons résultats, à en juger par les chiffres. Ainsi sur les 133 promotions (vers le statut de cadre et d’agent de maîtrise) accordées depuis 2009, 70 % d’entre elles ont concerné des femmes ; 132 salariés ont bénéficié d’un repositionnement salarial lié à la fourchette d’équité entre 2008 et 2014, dont 67 % de femmes. Le taux de départ de ces dernières en formation est passé de 54 % en 2009 à 71 % en 2014. L’écart des rémunérations médianes des femmes et des hommes occupant un poste de cadre a été significativement réduit : plus de 15 % en 2012, 9 % en 2014. Enfin, l’écart entre les rémunérations médianes entre les sexes toutes catégories confondues a été ramené à 5 % en 2014 contre 8 % en 2010.

Repères

Activité :

Réseau de 13 entreprises sociales pour l’habitat.

Effectif :

2 000 salariés (2013).

Auteur

  • Frédéric Brillet