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L’épargne salariale est de plus en plus orientée retraite

LA SEMAINE | publié le : 13.10.2015 | <aut/>

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L’épargne salariale est de plus en plus orientée retraite

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Si l’épargne salariale constitue pour beaucoup une réserve de précaution, elle apparaît aussi comme l’un des premiers moyens de financement d’un complément pour la retraite, selon le 5e baromètre du Club de l’épargne salariale.

Au cours des douze derniers mois, environ 6 salariés bénéficiaires d’un dispositif d’épargne salariale sur 10 y ont investi, et ce, à hauteur de 9 % de leur salaire en moyenne. Des données globalement stables depuis 2013, selon le 5e Baromètre du Club de l’épargne salariale-Harris Interactive publié le 13 octobre. Cependant, plus de 2 salariés sur 10 ont puisé dans cette épargne pour des dépenses courantes, et ils sont autant à estimer qu’ils le feront au cours de l’année à venir ; 16 % en ont eu/en auront besoin pour payer leurs impôts.

Pas étonnant, du coup, de constater que plus de la moitié des salariés interrogés, qu’ils soient investisseurs actifs (ayant investi au cours des douze derniers mois) ou pas, souhaiteraient un assouplissement des conditions de déblocage des sommes investies, tout comme, du reste, les dirigeants (voir le graphique ci-contre). « Ce n’est pas illogique, mais cela n’est pas dans l’esprit de l’épargne salariale – souvent la seule épargne dont peuvent disposer les salariés », souligne Henri Alline, président du Club de l’épargne salariale, qui ne souhaite pas voir se multiplier les cas de déblocage.

Du reste, les premières finalités de ce bas de laine sont d’abord le complément de revenus pour la retraite, à égalité avec le moyen de faire face à des dépenses imprévues (43 % des réponses). Même si l’acquisition de la résidence principale et la dépendance sont aussi des préoccupations montantes recueillant, respectivement, 25 % et 16 % des suffrages (contre 15 % et 11 % l’année dernière).

Risque de pension insuffisante.

Il faut dire que, pour près d’un quart des salariés interrogés (24 %), le niveau de vie à la retraite s’annonce très flou, tandis que les deux tiers s’attendent à disposer d’une pension insuffisante pour leur assurer une vie confortable pendant tout ou partie de cette période.

Du coup, 70 % des sondés disent épargner pour leur retraite – 78 % des 50 ans et plus, et 64 % des moins de 35 ans. Et les véhicules d’épargne entreprise (PEE, Perco) arrivent en 2e position des moyens cités, avec 50 % des réponses, derrière les produits d’épargne individuels (58 %) ; 27 % disent bénéficier d’un article 83. Pour les salariés investisseurs actifs, l’épargne salariale arrive même largement en tête des moyens de financement de la retraite (69 % des réponses). De fait, elle est jugée efficace pour la retraite par les trois quarts des salariés (76 %), en seconde place derrière l’immobilier (81 %) et à quasi-égalité avec l’assurance-vie (75 %), l’article 83 arrivant en 4e position (71 %). Encore plus convaincus, les dirigeants placent l’épargne salariale à égalité avec le régime à cotisations définies en tête des meilleures solutions pour la retraite de leurs salariés (90 %).

Partage des profits.

Ces deux populations sont en tout cas parfaitement en phase sur un point, considérant à 70 % que l’épargne salariale devrait davantage permettre le partage des profits entre entreprises et salariés. La moitié de ces derniers (mais 42 % des dirigeants) plaident pour la contribution au financement des retraites, alors que la contribution au financement des entreprises n’arrive qu’en 5e position, citée par 14 % des salariés et 20 % des dirigeants.

Au-delà de son objectif premier, les sondés soulignent aussi les différents impacts RH de l’épargne salariale. Laquelle donne d’abord l’image d’une organisation qui prend soin de ses équipes (pour 90 % des dirigeants et 67 % des salariés), mais aussi celle d’une entreprise performante (90 % des dirigeants et 61 % des salariés).

Petit bémol : dans la continuité des années précédentes, si les trois quarts des salariés se disent satisfaits de la gestion de leur compte, ils se montrent plus réservés sur les performances financières de leur dispositif et sur l’information qui leur est délivrée. Hélène Truffaut

* Le Baromètre s’appuie sur deux enquêtes menées en septembre 2015. L’une conduite en ligne auprès de 300 salariés d’entreprises de toutes tailles, bénéficiaires d’un dispositif d’épargne salariale. L’autre, réalisée par téléphone auprès de 50 dirigeants (chefs d’entreprise, DRH ou DAF) d’entreprises privées et publiques de plus de 50 salariés proposant un dispositif d’épargne salariale.

La loi Macron loin d’être assimilée

Les dispositions Macron sur l’épargne salariale ont largement besoin d’être explicitées : selon le baromètre 2015, plus de la moitié des salariés (56 %) et plus d’un quart des dirigeants (28 %) n’ont pas connaissance du fait qu’en l’absence de choix du collaborateur, l’intéressement sera investi par défaut dans le plan d’épargne entreprise. Par ailleurs, 67 % des salariés et 40 % des dirigeants ne sont pas au courant de l’harmonisation des dates de versement de l’intéressement et de la participation. Plus du tiers des dirigeants (34 %) ignorent la mesure de réduction du forfait social sur le Perco (moyennant la gestion pilotée par défaut, avec au moins 7 % de titres éligibles au PEA PME-ETI), la moitié ne connaissent pas celle concernant l’allègement de la fiscalité sur les attributions gratuites d’actions (AGA). Des réponses qui n’étonnent guère Henri Alline : « Jusqu’ici, les autocars et le travail du dimanche ont largement focalisé l’attention. Nous verrons l’année prochaine si les mesures en faveur de l’épargne salariale modifient les comportements et permettent un véritable développement dans les PME. En espérant que nous puissions, ensuite, profiter d’une vraie stabilité fiscale et sociale. »

Sans surprise, parmi les dirigeants qui se déclarent plus ou moins bien informés des mesures Macron, plus de neuf sur dix voient d’un bon œil le forfait social allégé sur le Perco (94 %) et la disposition sur les AGA (92 %). H. T.

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