Le système d’assurance sociale, qui fait de la réparation des accidents et maladies professionnels un élément de la solidarité nationale, tend paradoxalement à entériner la fatalité des risques du travail. Le déséquilibre des rôles entre partenaires sociaux et notamment le lien de subordination au cœur de la relation salariale peut avoir pour conséquence de laisser les enjeux des risques professionnels à la discrétion des employeurs. Par ailleurs, le modèle assurantiel et de gestion paritaire sous-estime les risques de l’activité professionnelle pour la santé. Ces risques, en effet, peuvent difficilement faire l’objet d’un débat dans l’entreprise. En dépit de ses multiples désavantages, ce modèle correspond à une logique négociée entre employeurs et salariés et, comme tel, donne relativement satisfaction aux deux parties.

Sous la direction d’un médecin du travail et d’un professeur en sociologie, des médecins, sociologues, infirmiers et ergonomes expliquent pourtant qu’à condition de prendre en compte le travail réel et non plus seulement le travail prescrit, une gestion vraiment participative des risques du travail permettrait de promouvoir plus largement la santé que ne le fait le système actuel. Un livre qui entend aller au-delà de la seule obligation administrative de résultats, pour promouvoir la santé au travail comme un enjeu de société.