logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

ACTEURS

3 QUESTIONS À… José Montes

ACTEURS | publié le : 29.09.2015 | Laurent Gérard

Image

3 QUESTIONS À… José Montes

Crédit photo Laurent Gérard

Président de Cegos depuis un an, José Montes fait le point sur l’activité du groupe de formation pour ce premier semestre et sur les perspectives à venir.

Quels sont les chiffres d’activité de Cegos à la fin du premier semestre 2015 ?

À la fin août, nous observons -4 % pour l’ensemble du groupe, c’est-à-dire -6 % pour le périmètre France et + 5 % pour le reste du groupe. Le chiffre d’affaires groupe 2014, incluant le rachat de l’Allemand Integrata, était de 197 millions d’euros. Il s’est réparti à égalité entre les activités interentreprise et intraentreprise. Et l’Ebitda 2014 a atteint 10 %, en augmentation de 13 % par rapport à 2013. Le chiffre d’affaires 2015 devrait être équivalent à celui de 2014, car le second semestre est toujours meilleur que le premier. Depuis 2009, l’activité des formations interentreprises de Cegos a connu une croissance annuelle de l’ordre de 6 % : nous sommes assez optimistes. À la fin août 2015, la croissance est de + 7 % en Allemagne, alors que l’acquisition d’Integrata ne date que de la fin 2014. Et 50 % de notre chiffre d’affaires groupe est aujourd’hui constitué de blended learnings utilisant différentes modalités pédagogiques : e-learning, classes virtuelles, coaching… Nous sommes dans la bonne direction. 2016 devrait être stable également.

Ressentez-vous des effets négatifs après la réforme de la formation sur vos activités en France ?

Peu, malgré le creux de 6 % à la fin août ; 80 % de notre chiffre d’affaires provient des grands comptes, qui ont des politiques de formation assez pérennes. Mais des changements de structures de marché se font sentir. Le marché interentreprises est en baisse, ce qui peut être pour nous l’opportunité de récupérer des parts de marché, du fait de notre taille, de notre puissance logistique et de notre faible taux d’annulation de sessions : Cegos emploie 1 100 salariés et 3 000 consultants externes, dont 2 000 en France.

La formation délivrée en intra est en hausse, de l’ordre de 10 % depuis environ quatre ans ; cela répond à un besoin d’optimisation des dépenses. Les logiques de consommation de budget d’obligation légale et les formations de confort sont en recul.

Enfin, les projets de formation ayant trait à des transformations importantes ou à des déploiements internationaux sur des compétences jugées génériques sont également à la hausse : la formation se mondialise et devient davantage corporate.

Par ailleurs, les tendances à l’industrialisation et à la technologisation s’accélèrent et vont augmenter les barrières à l’entrée sur ce marché, jusqu’alors facile d’accès.

Globalement, la réforme peut être une opportunité. Grâce aux années d’obligation légale, l’appétit des salariés français – particulièrement celui des catégories moyennes et intermédiaires – pour la formation est supérieur à celui des autres salariés dans le monde. Ce goût pour la formation plus généraliste et plus transversale dépasse les process d’entreprises et explique une partie de la compétitivité française : il peut trouver à s’exprimer dans la réforme via le CPF ou les discussions sur le plan…

Par ailleurs, en réponse à la réforme et au CPF qui mettent l’accent sur les formations diplômantes et certifiantes, Cegos propose 92 cycles certifiants, essentiellement des cycles métier, dont 83 certifications CP-FFP : responsable innovation, management de proximité, responsable webmarketing, community manager, etc.

De même, Cegos propose l’accès à des formations diplômantes, en collaboration avec Centrale Lyon, Mines Paris Tech, Paris-Dauphine, Grenoble École de Management…

Enfin, notre école de coaching, ouverte en décembre 2014, compte aujourd’hui 70 inscrits répartis sur trois niveaux de professionnalisme.

Cegos a la particularité d’appartenir à ses salariés. Comment peut évoluer ce modèle ?

En effet, deux LMBO par le management et les salariés ont été menés en 2006 et 2009. Aujourd’hui, 70 % de l’actionnariat est possédé par 120 managers et 650 salariés via un fonds commun de placement, et 30 % appartiennent à l’association Cegos, actionnaire historique du groupe. Nous prendrons des décisions en 2016 avec l’intention de préserver notre modèle.

Auteur

  • Laurent Gérard