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L’enquête

Groupe Havas : L’Opca, un partenaire majeur

L’enquête | publié le : 22.09.2015 | L. G.

Pour la responsable formation du groupe de communication, il serait impensable d’internaliser les missions assurées par l’Opca. D’autant plus que la professionnalisation des acteurs de terrain n’est pas toujours à la hauteur.

Pour 2016, le niveau d’investissement en formation, soit 1,6 % de la masse salariale, rien que pour les frais pédagogiques, sera maintenu au sein d’Havas. « C’est grâce au soutien du secrétaire général du groupe, sensible à la formation », assure Christine Fourcade, responsable formation du groupe depuis juin 2014. S’y ajouteront les salaires pour une dépense générale de 4 % de la masse salariale. Mais la structure de cette dépense changera, car 1 % sera versé à l’Opca Afdas sur la base des nouvelles contributions. Le plan passera donc de 0,9 % à 0,6 %. Christine Fourcade a obtenu d’en faire un versement libre à l’Opca afin de récupérer peut-être du cofinancement, mais cela a été une « question compliquée sur laquelle il a fallu convaincre. Mais nous avons bien conscience que notre Opca nous apporte beaucoup, ce serait invraisemblable d’internaliser ce qu’il fait, c’est un partenaire majeur », assure-t-elle.

Faire moins cher

Quant à la question du retour sur investissement, « personne ne tient le discours idiot de l’impact de la dépense formation sur la croissance du chiffre d’affaires, mais il est clair qu’il faut faire moins cher, qualitatif et performant ! ». Ce qui passera certainement par une négociation importante sur les achats, notamment via l’outil et le soutien de Training Orchestra, ainsi que par une analyse la plus poussée possible des besoins.

Construire les bonnes réponses

« Le service formation doit parler aux professionnels pour bien comprendre les problèmes et élaborer les bonnes réponses, ajoute Christine Fourcade. Ainsi, nous avons construit un programme de professionnalisation pour 63 acheteurs mono en bimédia, piloté cette année, et 100 autres salariés vont en bénéficier prochainement. Ce programme est en cours de labellisation FFP et a nécessité 400 heures de travail et huit mois d’attente. Les effets de cette formation sont très mesurables, mais tout ne l’est pas aussi précisément. »

Les labels qualité ISO, Afnor, OPQF… ? « Ils sont utilisés par ceux qui gèrent surtout de l’individuel, mais ils ne prouvent rien de la qualité pédagogique : c’est une base de professionnalisme sur laquelle on place nos critères qualité », assure la responsable formation.

Le problème, poursuit-elle, est que tout ceci demande une technicité accrue. « La connaissance de la formation en général, et de la dernière réforme en particulier, par certains acteurs de terrain a de quoi laisser pantois : on se demande s’ils ont seulement lu la loi », s’étonne-t-elle. Pour elle, un des points noirs de la réforme est l’absence de prise en compte de la question de la professionnalisation des acteurs qui ont “les mains dans le cambouis” du pilotage de la formation. « Certains sont loin d’avoir les compétences pour monter des projets, des cahiers des charges et des appels d’offres. Il est normal que toutes les entreprises n’aient pas des machines de guerre internes sur ces questions, mais il y a un minimum : on n’achète pas de formations uniquement sur catalogue. » Et, selon elle, dans ces conditions, parler retour sur investissement et autres critères qualité est assez présomptueux. « Comment accompagner l’employabilité, les nouvelles modalités de production, l’arrivée des jeunes, ne pas se ringardiser ? La formation n’est pas une variable d’ajustement. Il faut porter ce message. C’est difficile chez certains », constate Christine Fourcade.

Prendre conscience des enjeux

La responsable formation du groupe Havas fait partie de ces praticiens de terrain qui assurent un mandat paritaire. Ainsi, elle siège à l’Opca Afdas, et à la commission paritaire nationale pour l’emploi (CPNE) de la publicité pour les syndicats d’employeurs Udecam (Union des entreprises de conseil et achat média) et Aacc (Association des agences conseil en communication). Et elle constate aussi un manque de technicité et de pratique de terrain chez certains administrateurs d’Opca ou de CPNE : un manque qui ne leur permet pas de prendre conscience des détails et de certains enjeux. « Lire uniquement les articles de certains quotidiens ou suivre quelques émissions télévisées ne suffit pas à se mettre à niveau sur ces questions complexes. Clairement, il y a un manque de travail », poursuit Christine Fourcade, qui rappelle que plusieurs réformes sont intervenues depuis vingt ans, que les questions financières deviennent toujours plus pointues, et que les responsabilités des entreprises et des branches sont renforcées. En ce sens, les prochaines propositions d’outils du Medef tomberont à point.

Repères

Activité

Publicité, achat d’espaces médias

Effectif monde

16 000 collaborateurs.

Chiffre d’affaires en 2014

1,86 milliard d’euros.

Auteur

  • L. G.