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L’enquête

Crédit Agricole Assurances : Une nouvelle donne peu contraignante

L’enquête | publié le : 22.09.2015 | L. G.

Selon la société d’assurance, le déploiement du compte personnel de formation (CPF) ne va pas de soi, mais les processus internes de qualité, d’achat et d’évaluation sont solides.

« Crédit Agricole Assurances est très attentif à la formation de ses collaborateurs. La fin de l’obligation légale fiscale ne va pas tout changer, mais nous devrons nous adapter à la nouvelle donne du CPF », reconnaît Bettina Rosconval, responsable développement RH. Crédit Agricole Assurances (CAA) versera en 2016 sa contribution CPF calculée sur la masse salariale 2015 à son Opca Opcabaia. Ce choix a impliqué, en contrecoup, en 2015, une réduction du budget du plan de formation d’environ 10 % afin d’absorber l’incertitude financière née du CPF. Il est nécessaire d’y voir un peu plus clair dans les mois qui viennent sur le devenir de la consommation de CPF par le salariés de CAA, précise-t-elle. Hormis cela, le niveau de financement de la formation de Crédit Agricole Assurances en 2015 est resté globalement en moyenne de 3,5 % de la masse salariale, dont 50 % de salaires. Cette dépense reposait notamment sur une obligation de branche de 2,2 %.

« L’enjeu du CPF est important, car quasiment toutes les formations finançables sont diplômantes dans notre branche, explique Bettina Rosconval. Donc on peut connecter le compte personnel de formation à certains besoins du plan. Même si, pour l’heure, nous n’avons pas forcément l’intention de faire de la publicité sur le CPF, compte-tenu de l’impact en termes d’absentéisme qui pourrait en découler. »

D’ailleurs, Opcabaia finance les CPF en 2015 jusqu’à 15 000 euros chacun (en fonction des niveaux de diplômes). Reste des obstacles à cette gestion facilitée : nombre d’écoles ne sont pas encore au clair dans leur dépôt de certification au RNCP.

Pour le reste des problématiques qualité-achats-évaluation, Bettina Rosconval poursuivra les efforts déployés depuis des années, avec un avantage : elle a longtemps été de l’autre côté, celui des organismes de formation, en tant que formatrice puis responsable.

« En termes de retour sur investissement, nous utilisons ForMetris depuis longtemps et bénéficions de son benchmark ; 100 % des formations externes passent par ForMetris. Elles doivent atteindre 85 % de satisfaction globale dans trois domaines : le contenu, l’animation et la satisfaction à chaud du formé. En revanche, à ce jour, aucune des nombreuses formations internes n’est analysée par cet outil. Cela aurait nécessité un accord groupe avec le prestataire, ce qui n’a pu se faire pour l’instant. »

Des prestataires privilégiés et fidélisés

Sur les achats, le processus est lui aussi rodé : Crédit Agricole Assurances partage avec d’autres structures de Crédit agricole SA une direction des achats centralisée, qui passe des commandes communes sur cinq thèmes : le management, l’efficacité professionnelle, la bureautique, la sécurité et les langues. Dix-huit prestataires de formation “privilégiés” sont référencés et suivis : la qualité des interventions, leur disponibilité, leur réactivité et leurs prix font l’objet d’une analyse systématique poussée.

« D’autres organismes de formation, davantage centrés sur des métiers ou des thématiques spécifiques, sont fidélisés depuis dix ans, précise-t-elle, et sont obligés de passer une journée en immersion dans une de nos structures en région, afin de mieux nous connaître. Cela fait partie de notre suivi qualité. »

Dans cette logique de fonctionnement, le recours aux labels qualité du marché est de faible poids. « C’est un minimum pour les PME, mais pas pour nous : nous avons une forte sensibilité à la qualité, mais pas à la norme, on ne la demande jamais. L’important est de partir des problèmes de base des opérationnels que nous questionnons. Ensuite, dans les appels d’offres, comme récemment celui sur les entretiens professionnels, la technicité, le contenu et les compétences des intervenants sont davantage décortiqués. »

Au final, estime Bettina Rosconval : « Une analyse précise des besoins, couplée à une politique de sélection poussée des prestataires, réduit la problématique du déploiement de l’évaluation à froid : quand ce n’est pas bon, on nous le dit tout de suite. »

La responsable RH déploie, en ce mois de septembre, un nouveau chantier : celui de la “validation des acquis” des salariés bénéficiant de parcours de formation spécifique interne. Cette validation n’est pas à confondre avec une VAE, mais vise plutôt à valider différents niveaux de sortie post-formation : 250 personnes, dont les nouveaux arrivants, sont concernées chaque année, et ce dispositif visera 800 autres salariés en 2016.

Repères

Activité

Assurances.

Effectif

3 500 collaborateurs.

Chiffre d’affaires en 2014

30,3 milliards d’euros.

Auteur

  • L. G.