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LA SEMAINE

La déconnexion, un droit et un devoir à co-construire

LA SEMAINE | publié le : 22.09.2015 | Élodie Sarfati

La déconnexion, une utopie ? Plutôt une compétence, selon Bruno Mettling, qui « se construit au niveau individuel » et doit être « soutenue par l’entreprise ». C’est pourquoi le DRH d’Orange réaffirme l’importance du droit à la déconnexion, qu’il préconise de compléter par un « devoir de déconnexion ».

Dans la branche des sociétés de conseils et d’ingénierie, ces deux principes ont été inscrits dans l’avenant à l’accord temps de travail signé en avril 2014, après que la Cour de cassation a invalidé les forfaits-jours. Pour les signataires, le « respect des temps de repos » implique « une obligation de déconnexion des outils de communication à distance » ; en parallèle, l’accord prévoit que les employeurs prennent les « dispositions nécessaires afin que le salarié ait la possibilité de se déconnecter ».

Quelques pistes.

Mais comment concrétiser ce principe ? Bruno Mettling propose quelques pistes : chartes, actions de sensibilisation et de formation, fermeture des serveurs, droit de ne pas répondre aux sollicitations, séparation des adresses e-mail et des numéros de téléphone professionnels et personnels, espaces de discussion sur l’utilisation des outils numériques… Des mesures auxquelles doivent s’ajouter l’exemplarité du management, la solidarité entre les salariés, ainsi qu’une « vraie réflexion dans le cadre de la négociation collective sur la charge de travail ».

Pour Max Balensi, délégué général de la fédération Syntec, les mesures coercitives ne sont pas les plus adaptées : « Dans nos structures, il n’est pas envisageable de couper les serveurs, alors que beaucoup d’entreprises travaillent avec l’international et que nombre de collaborateurs veulent pouvoir organiser leur vie personnelle et professionnelle en toute autonomie. » Il mise plutôt sur le dialogue avec le management et sur le contrôle de la charge de travail.

L’accord de 2014 prévoit en effet que les employeurs déploient des outils de suivi de l’organisation de travail. Un mécanisme d’alerte en cas de surcharge est en outre inscrit dans un accord antérieur sur la santé au travail. Reste encore à faire vivre ces principes sur le terrain, selon Gwen Boulzennec, de la F3C CFDT : « Pour l’heure, très rares sont les entreprises à avoir décliné l’avenant. Quant à la déconnexion, qui reste un vrai sujet, ce n’est pas une préoccupation pour la jeune génération. »

Auteur

  • Élodie Sarfati