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LA SEMAINE

Formation : 25 % des entreprises baissent leur budget formation

LA SEMAINE | publié le : 22.09.2015 | Laurent Gérard

Le taux d’entreprises annonçant une baisse de budget passe de 16 % à 25 % en un an, s’alarme le Groupement des acteurs et responsables de la formation.

Le quart des entreprises avouent une baisse de budget dès 2015, et un gros tiers (36 %) réduisent dès cette année leurs achats de formations externes. Tels sont les constats alarmants du baromètre du Groupement des acteurs et responsables formation (Garf), rendu public le 15 septembre. 187 directeurs et responsables formation, directeurs de développement RH… témoignent des conséquences de la réforme dans leur entreprise, parmi lesquelles la fin de l’obligation légale fiscale.

9 % des entreprises de l’échantillon ont un investissement proche de l’ex-obligation légale de 1,6 %, mais 80 % investissent de 2 à 3 fois et 10 % investissent de 3,5 à 4 fois l’obligation légale.

Rupture.

« L’écosystème de la formation hoquète, résume Alexis Hluszko, président du Garf. Les entreprises anticipent d’un an la disparition du 0,9 %: c’est une rupture avec la période 2009-2014. »

Pour les “Garfistes”, le système est « déstabilisé », et « les Opca ont du mal à s’organiser, à fonctionner dans le nouveau système et à suivre les entreprises dans leurs besoins de financement »: baisse des forfaits de remboursement, non-financement des périodes de professionnalisation non certifiantes, arrêt de prise en charge « pour des formations métiers non diplômantes mais indispensables au développement des compétences et des métiers »…

Face à cette déflation, le Garf avance des propositions. La plus emblématique est de demander à l’État que les dépenses au-delà de 1 % de la masse salariale soient considérées comme « un investissement fiscal amortissable » (lire l’enquête p. 18). Il demande aussi aux Opca « un engagement renforcé en matière de financement », davantage de « conseils et d’accompagnement » et « un calage global de leurs politiques et pratiques ». Et, sur le CPF, il souhaite « un élargissement de listes à des formations plus courtes et opérationnelles ».

En revanche, face à ces difficultés financières, le groupement n’évoque pas un développement des contributions conventionnelles : le Medef n’en veut pas. Et constate que « seules 10 % des entreprises envisagent une politique d’abondement du CPF ».

Les effets de la réforme.

Ces difficultés de financement sont la conséquence prévisible de la réforme, voulue par le Medef et ses branches professionnelles, auxquelles sont rattachées les entreprises qui emploient les responsables de formation. Le manque de financement passant par les Opca et l’aspect diplômant-certifiant du CPF en sont les conséquences directes.

Dès la mi-2014, Emmanuelle Wargon, directrice de l’emploi et de la formation, et Alain Druelles, responsable des politiques formation pour le Medef, reconnaissaient publiquement qu’il fallait s’attendre à un creux, « en espérant une remontée par la suite ». Le Garf tiendra ses prochains entretiens le 1er décembre 2015 à Paris, avec pour thème “Repenser la définition de la formation”.

Auteur

  • Laurent Gérard